jeudi, 11 avril 2024 08:02

Sportif, humain et spirituel : les 3 raisons qui ont poussées ce Ponot à partir sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle

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Léandre Marcon, 24 ans, originaire du Puy-en-Velay, est parti lundi 8 avril pour parcourir le GR65 par la voie du Puy jusqu'à Fisterra en une seule fois, soit 1650 km en 75 jours. Il a emporté une tente pour le faire exclusivement en bivouac, un sac allégé au maximum, et une grande détermination.

Passionné par la nature, Léandre Marcon passe la majeure partie de mon temps en plein air, que ce soit pour ses loisirs (pêche, cueillette de champignons) ou lors de nombreux bivouacs par tous les temps. 

Des économies pour ce voyage

Ancien cuisinier, il a exercé ce métier pendant 4 ans après avoir suivi des études dans ce domaine. Récemment, il a travaillé dans l'industrie chimique à Siaugues-Sainte-Marie, cet emploi lui a permis d'économiser suffisamment pour ne pas dépendre de France Travail pour ce projet. "Beaucoup de préparation physique et logistique ont été nécessaires pour ce voyage, sans oublier l'achat de matériel (environ 2 200 €). Je suis célibataire, sans enfant, et sans crédit, libre comme l'air", résume le Ponot.

Son objectif est de parcourir les quelques 1656 km jusqu'à Fisterra en 70-75 jours. Il est parti lundi matin, après la messe des pèlerins. Jeudi, il se trouvait tout près du mont Aubrac, à environ 90 km du départ.

Trois raisons de partir

Il est parti seul pour entreprendre ce voyage, s'appuyant sur trois raisons principales :

- Le côté sportif : "Ayant souffert d'asthme sévère jusqu'à l'âge de 14 ans, le sport est devenu ma principale occupation depuis que je suis guéri, je fais énormément de kayak de haute rivière, de l'escalade et de la moto. Ce long voyage me permettra également de me familiariser avec les très longues distances et le poids conséquent du sac à dos (une bonne douzaine de kilos) même si j'en ai l'habitude." Il prévoit un trek au Népal fin octobre pendant un mois pour rejoindre le camp de base de l'Everest et faire le tour des Annapurnas. Le Chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle servira de bonne préparation avant les dénivelés du Népal.

- Le côté humain : "Depuis mon départ, j'ai rencontré des personnes de tous horizons avec qui je n'aurais jamais échangé en temps normal (un banquier, un ingénieur, et aujourd'hui deux militaires parachutistes). Je suis plutôt solitaire et je voulais m'ouvrir au monde et aux gens. Il y a une bienveillance et une entraide sur ce chemin absolument bluffantes. J'ai pu déjeuner dans une ferme chez l'habitant avec vue sur la traite, accueilli comme à la maison. Des donativo qui fonctionne sur la base de dons en échange de nourriture, un bon café, et bien plus encore le tout chez l'habitant. "

- Le côté spirituel : "Non pas dans le sens religieux - je ne suis pas croyant -, mais dans le sens de prendre le temps de vivre au gré des rencontres. Je veux également me retrouver avec moi-même, me questionner sur ce que je veux vraiment, et sortir de ma zone de confort pour continuer à m'élever."

Le poids du confinement

L'actualité souvent anxiogène et le confinement l'ont poussé à prendre ce chemin. "Après avoir vécu une année 2023 difficile, j'ai réalisé que rien n'est jamais acquis, tout est éphémère, et surtout, nous n'avons qu'un seul passage sur terre. Ainsi, je veux vivre pleinement, profiter de l'instant présent, et ne plus attendre pour réaliser mes projets, car le temps passe trop vite. Je n'attends rien du chemin, je prendrai ce qu'il me donnera, mais j'ai enfin une liberté totale pendant ces quelques mois pour travailler sur moi-même, me questionner, et savoir ce que je veux vraiment.

Partager ce chemin

"A l'origine, j'avais publié un petit message sur deux groupes Facebook, pensant peut-être qu'une ou deux personnes aimeraient me suivre. Finalement, ce sont plus de 2000 personnes qui ont aimé, avec beaucoup de bienveillance. En échangeant avec beaucoup d'entre eux, je me suis rendu compte que la plupart aimeraient faire le même voyage mon projet fait rêver des gens, mais souvent des problèmes de santé, l'âge avancé, les contraintes professionnelles, les enfants, etc., ne leur permettent pas de le réaliser. En revanche, j'ai motivé et rassuré pas mal de personnes à prendre ce chemin. Je souhaite partager tout cela pour que d'autres puissent s'autoriser à rêver, sortir de leur zone de confort et profiter. Donner de la nostalgie aux anciens pèlerins, et faire questionner certains jeunes de ma génération qui seraient perdus en ces temps sombres."

Pour suivre son aventure, il publie chaque jour des "stories" sur son compte Instagram public : leandremarcon.

Dernière modification le jeudi, 11 avril 2024 08:31

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