samedi, 28 septembre 2024 07:00

L'imprimerie coopérative Auraprint-x part d'Yssingeaux : entre départs et licenciements

|||| |||| ||||

Reprise en SCOP par ses salariés en 2016, l'imprimerie Auraprint-x va quitter Yssingeaux pour Saint-Etienne. Les salariés qui refusent passeront par un licenciement économique. Le patron s'en explique, les élus expriment leur colère.

Le déménagement a déjà commencé et semble irrémédiable. L'imprimerie située à Yssingeaux, qui aura connu divers épisodes fastes ou compliqués, va quitter les Sucs et même la Haute-Loire. Jadis appelée Gigant (du nom de Michel Gigant), puis Phil'Print, puis ICS (Imprimerie Coopérative des Sucs) et enfin Auraprint-x, l'imprimerie a fait ses cartons. D'ici fin octobre, il ne restera plus rien à Yssingeaux.

En 2016, la reprise en SCOP avait permis à 16 salariés de relancer leur entreprise. Il avait même gardé leur ancien patron.

Trois imprimeries rachetées depuis 2019

Au fil des années, à contre-courant du marché, l'entreprise s'est développé, a investi, a réalisé des croissances externes en rachetant d'autres sociétés de la région. En 2019, ICS avait racheté une première imprimerie dans la Loire, Les Arts Graphiques, à Saint-Romain-la-Motte. Les 8 salariés avaient été conservés. En 2021, ICS a racheté une autre imprimerie ligérienne, l'imprimerie Georges Pougnard, à Roanne, avec 8 salariés, à l'occasion du départ en retraite de son dirigeant. En 2022, les deux entreprises ont été rassemblées sur un seul site de 2000 m2 à Montagny qu'ICS a racheté au groupe MCC Label. Et en 2024, un nouveau rachat a été effectué avec Reboul à La Ricamarie. C'est sur ce site que le groupe a décidé de rassembler ses activités. "A Yssingeaux, on ne peut pas s'agrandir, à La Ricamarie, on peut tout mettre, et on a même du terrain si on veut construire", justifie Jean-Marc Marzona, le PDG.

L'imprimerie atteinte par la chute de Casino

Ce départ, décidé très vite selon le dirigeant, s'est fait en conseil d'administration où siègent trois personnes, et non les 22 membres actuels de la SCOP. "On est touché par la crise du secteur. Jusque-là, on avançait à contre-courant, mais cette année, on affiche un recul de plus de 30 %. Les chutes de Casino et Gutenberg nous ont beaucoup impacté. Il fallait prendre des mesures pour conserver l'emploi. Chaque jour qui passe nous coûte. On est aujourd'hui suffisamment gros pour rebondir et se restructurer."

Dix licenciements économiques

Ce départ d'Yssingeaux ne se fera pas sans casse. Des 35 salariés, dix refusent le départ dont cinq associés de la SCOP. Pour eux, ce sera un licenciement économique.

Quant au site d'Yssingeaux avec 2000 m2 de bâtiments, sur la zone de la Guide, l'entreprise compte le mettre en vente.

La colère des élus d'Yssingeaux et des Sucs

Ce départ suscite la colère chez les élus locaux, à commencer par Pierre Liogier, maire, et Daniel Favier, président de la communauté de communes. "Le dirigeant de l’entreprise n’a pas eu la délicatesse de nous informer au préalable de cette décision . Cette entreprise a toujours été aidée et accompagnée par les pouvoir publics (Etat, Région, Département et collectivités locales). Cette non information est perçue comme une trahison, un mépris à l’égard de nous, élus locaux. Cette décision brutale de la part d’une SCOP impacte directement 45 familles, quel devenir pour ces familles ?"

A la demande des élus locaux, Fabrice Bonicel, sous-préfet d’Yssingeaux, organise mercredi une réunion interne avec les dirigeants d’Auraprint-x et les acteurs locaux pour faire le point sur ce dossier inattendu.

Dernière modification le samedi, 28 septembre 2024 07:31

Partager sur :