Le nombre de violences conjugales est en hausse en Haute-Loire, notamment dans l'Yssingelais. Pour y remédier et libérer la parole, des informations vont être relayées dans les communes de l'arrondissement d'Yssingeaux.
Les chiffres montrent que les violences conjugales sont en hausse. En France, une femme décède tous les trois jours à cause des coups de son conjoint ou de son ex. En Haute-Loire, en 2016, 236 plaintes ont été déposées dont 78 sur le bassin d'Yssingeaux-Monistrol, contre 64 en 2012. Les statistiques des gendarmes font état de 140 engagements à des domiciles suite à des violences du mari sur sa femme, contre 90 en 2014. "Seuls 14 % des femmes osent porter plainte", regrette Isabelle Barrial, déléguée départementale aux droits des femmes.
Des actions de communication
"On ne peut pas rester inactifs." La sous-préfète Christine Hacques veut agir. Lundi, elle a réuni différentes associations partenaires de ce sujet (Le Tremplin, Centre des femmes), le parquet, la gendarmerie et les présidents de communautés de communes, des appuis précieux pour relayer l'information auprès de toutes les communes. Cette réunion de travail était destinée à "donner des outils concrets pour l'orientation des victimes" et envisager un programme d'actions pour sensibiliser et faire connaître les relais possibles, à travers des flyers, des documents remis aux caisses des magasins, des articles dans les bulletins municipaux.
Les élus parfois démunis
"On est en attente d'outils pertinents. On est parfois sollicité et on n'a pas forcément les réponses. On craint aussi parfois d'aller trop vite et de mettre en danger ces personnes", reconnaît Louis Simonnet, maire des Villettes et président des Marches du Velay-Rochebaron.
Pour Frédéric Girodet, maire de Saint-Just-Malmont et président de Loire-Semène, "il est nécessaire de communiquer davantage en réseau entre travaux sociaux et élus, tout en préservant la discrétion". "L'arsenal législatif existe bien. Il faut à présent améliorer l'accompagnement", estime Olivier Cigolotti qui faisait état d'un groupe de travail au Sénat pour évaluer les moyens existants.
Un accueil de jour à Yssingeaux
Ces partenaires souhaitent mieux communiquer pour libérer la parole. Et indiquer que des relais existent localement. Comme à Yssingeaux, chaque vendredi matin, au Pôle Crisselle avec un accueil où est présent un psychologue et d'autres professionnels à tour de rôle (juriste, assistants sociaux...).
En résumé, "il existe plein de portes d'entrée, faut-il les identifier." Des numéros de téléphone existent. Il est possible d'appeler le 115, de jour comme de nuit pour trouver une solution d'hébergement. Ou le 39 19, de 9 heures à 22 heures, un numéro d'orientation et d'écoute.