La communauté de communes des Sucs, après un débat nerveux des élus, a acté le passage aux colonnes et l'abandon des containers actuels en 2025. Ce passage s'accompagne d'une réduction drastique du nombre de points de collecte. Ce qui risque de faire réagir dans les villages.
La gestion des poubelles reste toujours un sujet passionné et on a pu en avoir une nouvelle confirmation lundi soir dans la salle polyvalente d'Araules. L'ambiance était chaude et il n'était pas uniquement question de température extérieure.
Deux communes des Sucs pas concernées
Les élus communautaires des 9 communes devaient se prononcer pour valider le passage en tout colonnes sur 7 communes car Retournac et Saint-Julien-du-Pinet appartiennent à un autre syndicat. Actuellement, le verre est ramassé en colonne, le tri sélectif et les ordures ménagères sont collectés dans des bacs situés sur des points d'apport volontaire.
Passage en 2025
Après neuf mois de travail et d'échanges et conformément à des décisions prises en interne, cette décision devait valider le passage en tout colonne en 2025. La collectivité mettait en avant l'élargissement des consignes de tri, les emplacements actuels arrivant à saturation en nombre de bacs, la nécessité d'aménager des emplacements plus esthétiques, avec une meilleure intégration paysagère. "On sera plus écolo et ce sera plus esthétique", promet Eric Dubouchet, vice-président des Sucs, qui prend comme exemple la rangée de poubelles le long de l'église à Yssingeaux.
Une réduction drastique du nombre de points de collecte
A Yssingeaux comme à Saint-Maurice-de-Lignon, les incertitudes sur les coûts, pas encore connus, et sur le service rendu ont fait tiquer. "On va passer de 250 points de collecte à 90", regrette Pierre Liogier, maire d'Yssingeaux. Evelyne Bayet, vice-présidente et élue à Yssingeaux, abonde : "La problématique concerne l'habitat dispersé. Le service est plus assuré avec des containers."
Une visite avait été réalisée au Cheylard en Ardèche qui est passé en colonne. "Pour rien au monde ils ne souhaitent revenir en arrière", assurent les élus qui ont pu participer à l'échange.
C'est maintenant ou dans longtemps
Le bras de fer a duré une bonne partie de la soirée. Yssingeaux met en avant son absence d'équipement pour acheminer des colonnes sur les rendez-vous populaires des villages comme les soupes aux choux. "Un détail qui aura une réponse technique", balaie Eric Dubouchet. "Je vous sens réticent", avance encore Eric Dubouchet. "Prudent et frileux oui", convient Pierre Liogier.
"Si on ne le fait pas aujourd'hui, avec les élections municipales en 2026 et le contrat de collecte des poubelles qui se termine en 2028, on risque de laisser passer le train et de devoir attendre plusieurs années", prévient le vice-président chargé du dossier. "Sauf que le train, quand on le prend, on sait combien ça nous coûte", rétorque le maire de Saint-Maurice, Alain Fournier.
Les conditions posées par Yssingeaux
Cette validation était de toute manière entamée puisque deux camions pour ramasser les colonnes ont été commandés. Après une suspension de séance demandée par les élus de la majorité d'Yssingeaux, le vote a été fait... à l'unanimité. Yssingeaux a accepté de valider ce passage avec des conditions : "On ne veut pas bloquer le système. On va voter pour. On est d'accord pour payer le socle si c'est nécessaire et l'enfouissement de ces colonnes si cela nous semble opportun. Mais on n'ira pas au-delà. Si des bouts de terrain doivent être achetés pour déplacer un point de collecte ou s'il faut amener des colonnes sur les fêtes de villages, ce sera à la com-com de s'en occuper."