Un projet d'usine de méthanisation (transformation du lisier et du fumier en gaz) est portée par la Ville d'Yssingeaux avec un partenaire privé (Solaterra) au village de "Apilhac". Pour certains riverains, il en est hors de question.
Jeudi soir, Bernard Gallot a repris sa tournée des réunions de village. A "Apilhac", un village situé derrière la zone de Lavée, le maire d'Yssingeaux a été bien reçu avec des villageois en colère après le projet d'usine de méthanisation. Si certains riverains semblent approuver la démarche, d'autres en revanche sont remontés. Et ils l'ont fait savoir.
La conduite de gaz passe ici
Pour le maire d'Yssingeaux, les avantages sont multiples : traiter les boues de la station d'épuration à "Apilhac" et permettre aux agriculteurs de pouvoir épandre leur fumier ainsi transformé en "digestat" inodore sans risque de gêner les voisins.
Et si le projet est défendu dans cette rase campagne, c'est en raison de la proximité de la station d'épuration d'une part, mais aussi et surtout du passage de la conduite de gaz Le Puy/Saint-Etienne.
6 à 8 rotations par jour
"Faire une usine ici, c'est un problème. C'est une usine à merde que j'aurai devant chez moi", s'emporte rapidement Jocelyne Capon qui a acheté il y a onze ans à Apilhac. "Quand j'ai choisi "Apilhac", c'était parce que c'était un cul de sac. On est venu ici pour le cadre de vie. On va le perdre", indique aussi son mari Jérôme. Le couple a décidé de mettre sa maison en vente et de quitter Yssingeaux.
Ces riverains excédés craignent les nuisances entre le bruit, les odeurs, les risques d'explosion et les passages quotidiens de 6 à 8 camions ou tracteurs de lisier ou fumier. "Certaines usines comparables sont faites en ville avec du lisier de vache et ça se passe très bien", répond Bernard Gallot qui propose une visite d'un de ces équipements.
Une réserve foncière validée au dernier conseil municipal
"C'est une très bonne idée votre méthanisation mais ailleurs", renvoie un jeune homme. Les propositions sur les zones de Lavée et les Barrys sont formulées.
Sa voisine estime "que pour un projet, il semble bien avancé". "Ce n'est pas fait. Il faut au moins 3-4 ans", répond encore Bernard Gallot. Pour autant, les acquisitions foncières sont actées.
En effet, au dernier conseil municipal, la Ville a validé l'acquisition de terrains auprès de deux particuliers (à 0,79 euro le m2, soit 50 000 m2 pour un coût de 50 000 euros, y compris les frais d'évictions des fermiers) dont au moins 20 000 m2 seraient dédiés à l'usine de méthanisation. Le reste permettra de construire une nouvelle station d'épuration de l'autre côté du ruisseau "Crisselle".