La passerelle himalayenne des gorges du Lignon fait le bonheur des promeneurs. Beaucoup moins des riverains situés sur le chemin qui reprochent les nuisances, les incivilités. A "Villedemeont", côté Grazac, les villageois réclament des mesures, notamment un autre itinéraire.
Lundi soir, dans la salle polyvalente de Grazac, une cinquantaine de riverains de "Villedemont" ont répondu à la proposition de rencontre du maire Hervé Gaillard, entouré d'élus municipaux et d'Eric Dubouchet, vice-président de la communauté de communes des Sucs qui a mené ce projet de passerelle himalayenne dans les gorges du Lignon.
"Villedemont" a perdu son calme
Cette rencontre fait suite à de multiples doléances formulées par des riverains, qui affirment "vivre un enfer" depuis l'ouverture de la structure le 15 avril dernier. En trois semaines, les riverains ont vu leur quotidien totalement chamboulé. Alors que le village était jusqu'alors une voie sans issue, il a vu défiler des milliers de randonneurs. Avec son lot de nuisances : le bruit, les voitures, les déchets et des toilettes improvisées, dans les bois, voire dans le jardin de particuliers.
Des riverains suggèrent de fermer la passerelle
Laetitia confie son désarroi face à cette marée humaine. "On n'en peut plus. On ne peut pas attendre un an que ça change. La première solution serait de fermer la passerelle. On est en train de vivre un enfer." Nicolas, un autre riverain, confirme : "On se sent épiés toute la journée, c'est pénible."
"On ne s'attendait pas à une telle affluence", répond Hervé Gaillard, le maire de Grazac, lui-même habitant au coeur du hameau.
Des blocs sanitaires devraient arriver début juin. Les riverains sont unanimes et réclament des poubelles. Ils aimeraient aussi un autre itinéraire pour éviter de passer devant les maisons. Des idées ont été apportées par les riverains, par "Dulac" ou via le bourg.
Combien de passages en trois semaines ?
"La solution ne va pas être trouvée ce soir. Mais on suivra les demandes de la commune pour la tranquillité des riverains", promet Eric Dubouchet, qui a refusé de donner les chiffres des trois compteurs installés sur les chemins, estimant "qu'il faut les affiner" mais promettant "de les rendre publics". Un riverain, présent au fond de la salle, commente : "Ils ont bien dépensé des millions d'euros, ils trouveront bien encore un peu d'argent pour passer ailleurs."
La saison touristique fait craindre le pire
Une réunion est programmée en sous-préfecture avec les élus de Grazac et Saint-Maurice. En attendant, les riverains se font un sang d'encre en pensant à l'afflux des prochains week-ends et de l'arrivée des touristes cet été.