Hervé Monchalin vient de retrouver sa maison à Araules après quatre mois d’hospitalisation en raison du Covid-19. Passé près de la mort, il se reconstruit en famille.
Ouvrier en plasturgie à Sainte-Sigolène, Hervé Monchalin n’est pas du genre à se plaindre. Toujours actif, il avait entrepris de construire un garage chez lui à Araules, au pied du Lizieux. Mais ce chantier est arrêté et le quadragénaire le reprendra quand il aura retrouvé toute sa santé.
13 kg perdus
En l’espace de quelques semaines, il a perdu plus de 13 kg dont une bonne partie de ses muscles. Au point de ne plus pouvoir appuyer sur la télécommande de la télé dans sa chambre d’hôpital.
Cinq opérations et des infections
Tout a commencé le 13 octobre dernier. De retour de sa journée de travail, il se montre fatigué. Sa femme et sa fille ont eu le Covid lors du premier confinement en mars. Mais pas lui. Ce diagnostic n’était pas la première piste mais le médecin traitant a préféré prescrire un test. L’examen révélait un test positif au Covid. Dix jours se passent quand l’état de santé d’Hervé Monchalin se dégrade subitement. C’est l’hospitalisation en urgence au HPL de Saint-Etienne. Les poumons sont alors pris à 80 %. Le 29 octobre, il est intubé et placé en coma artificiel jusqu’au 2 décembre. Il subit cinq opérations pendant ce mois, les poumons sont infectés, un hématome au foie est détecté, la vésicule biliaire est nécrosée, un ulcère à l’estomac est décelé. « Il est passé très près de la mort », assure sa femme Angélique Monchalin, qui a eu deux fois le Covid en 2020.
Le trou noir pendant un mois
Hervé Monchalin n’a aucun souvenir. « Quand je me suis réveillé, j’ai vu qu’on était en décembre. Mon dernier souvenir remontait au 22 octobre. Je me suis demandé ce qui avait bien pu se passer. »
Des soignants aux petits soins
Du HPL, l’Araulais est transféré à l’Hôpital Nord du 18 décembre au 5 janvier puis à Bellevue jusqu’au 10 février où il a commencé sa rééducation. « Petit à petit, ça revient. J’ai encore de l’essoufflement, de la fatigue. On me dit que ça va revenir mais ça va prendre du temps. » Reprendre des forces avant de reprendre le boulot.
Un changement d'avis sur le Covid
« Je suis un miraculé », assure encore Hervé Monchalin qui a pu compter sur l’aide et le soutien de la famille et des copains. Le couple met en exergue la bienveillance continue des soignants de tous les établissements hospitaliers qui ont pris le temps d’expliquer la situation.
Après cet épisode, leur regard sur le Covid-19 a bien changé. « Aujourd’hui, on le prend différemment. Quand on voit que certains en rigolent, on peut témoigner que cette maladie existe vraiment et ça peut vite tourner. On n’a pourtant pas pris de risques, c’était boulot-maison. »