Depuis lundi, un peintre spécialisé dans la restauration des publicités murales redonne un éclat à la grande fresque vantant un apéritif, St Raphaël Quinquina.
Si aujourd'hui, les publicités sont éphémères et à l'étroit sur papier dans des cadres "4 par 3", jadis, les réclames étaient l'oeuvre d'artistes qui maniaient autant le coup de pinceau que le trait de dessin.
Des publicités comme on n'en fait plus
A partir des années 1920, la réclame, telle qu’on l’appelait à l’époque, fleurit le long de tous les axes routiers. En complément des enseignes peintes des commerces locaux, les grandes marques investissent les murs de beaux graphismes colorés qu’on retrouve aujourd’hui bien dégradés.
Le bourg de Retournac présente ainsi plusieurs réclames ou enseignes murales peintes, et celle de St Raphaël Quinquina, par sa taille d’environ 30 m2, et son emplacement, en fait un point incontournable.
Un peintre du Vaucluse devenu expert dans le domaine
Cette rénovation permet de réhabiliter aux couleurs d’origine noir, rouge et blanc l’ensemble de la fresque peinte St Raphaël, et restaurer également l’enseigne peinte “H. Boudon”, ancienne épicerie du 5 rue de l’Hôtel de Ville.
Stéphane Mallet, peintre dans le Vaucluse, est devenu un expert dans les restaurations de publicités d'antan après avoir recensé les réclames en Provence.
Avec un salarié, il s'évertue à réveiller les couleurs et les textes. Il s'est notamment appuyé sur une vraie bouteille confiée par un ami pour retrouver la meilleure teinte possible pour le rouge. "La publicité est relativement saine. Chaque année, des publicités disparaîssent et ça me donne toujours des frissons de pouvoir réveiller une peinture qui a été réalisée par un confrère il y a cent ans."
Un coût de près de 5 000 €
Patrimoine Retournac, qui porte ce projet, a reçu le concours de la Fondation du Patrimoine. Le coût de réhabilitation de la peinture s'élève à 4 950 euros, la totalité du budget a été réunie grâce également à la participation à hauteur de 1 000 euros de la Fondation et la Région.
En même temps que la réhabilitation de la fresque, le petit cartouche "Henri Boudon", est également rénové, témoignage de l'épicier qui exerçait juste à côté, au 5 rue de l'Hôtel de Ville.
Un breuvage à l'origine puisée dans la Bible
C’est en 1830 que l’histoire commence lorsque le docteur Adémar Juppet travaille à la mise au point d’un apéritif à base de quinquina et de vin. A la suite de longues nuits de veille sur la mise au point de cet apéritif, sa vue baisse.
Il se souvient alors de l’épitaphe biblique dans lequel l’Archange St Raphaël guérit Tobie de sa cécité. Désireux de recouvrer la vue afin d’aboutir ses recherches, le docteur Juppet place son nouvel élixir sous l’invocation céleste de l’Archange. Exaucé, il réussit à élaborer sa recette et donne à sa création le nom de St Raphaël.
La naissance des "garçons de café"
L’année 1932 marque un nouveau tournant dans l’histoire iconographique de St Raphaël avec l’apparition des deux garçons de café dans les différentes créations de la marque. Ces deux silhouettes, aussi appelés « Jumeaux » ont été inspirés par deux acteurs : Armand Bernard et Paul Marien, ou « Pauley » de son nom de scène. L’un est rouge, symbole du St Raphaël rouge, et l’autre est blanc. Il représente le St Raphaël ambré. Ces deux silhouettes incarnées insufflent une âme et un caractère uniques à la marque.