Dimanche 12 janvier en milieu de journée, le maire de Beaux sacrifiait à la tradition de présentation de ses vœux à la population devant une assistance étoffée.
Fidèle à ses convictions, pour cet ultime cérémonie du mandat, Mado Grange ne se livrait pas à un exercice auto-centré comme c'est le cas dans la majorité des communes. Elle démarrait son intervention par un tour d'horizon sur l'état de notre société et plus largement du monde, empreint d'humanisme, non dénué de pessimisme, invitant avec force à l'action.
Vigilance, bienveillance, engagement
Son discours appelait à la vigilance pour la nature, la bienveillance à l'égard de tous les êtres cassés d'ici et d'ailleurs. Elle fichait la boule au ventre lorsqu'elle remettait en mémoire ce gosse, candidat à l'exil, retrouvé noyé en Méditerranée, avec son bulletin scolaire précieusement cousu dans sa veste... Sésame dérisoire qui n'aura pas suffi à le préserver d'une mort atroce.
Un focus sur la commune
C'est ensuite que Mado Grange revenait sur le local pour livrer les chiffres relatifs à la démographie de Beaux : 863 habitants, 5 naissances, 20 décès (dont 15 concernant des résidents de la maison de retraite), 1 mariage, 3 pactes civil de solidarité, 4 permis de construire.
Selon l'usage, elle sériait les divers investissements réalisés ou en cours, pointait l'importance de l'échelon communautaire.
Deux Béaliennes à l'honneur
Elle mettait en lumière deux femmes de la commune. Elle saluait les performances de la sportive Léa Vérots, première féminine aux 24 km du trail des Sucs et du raid nocturne Le Puy-Firminy. Elle félicitait Suzon Gomez, artiste à ses heures, soucieuse de la défense de l'environnement, protectrice de la gent ailée et récompensée d'un "coup de coeur" du jury départemental pour le fleurissement de sa propriété.
Partante sur la liste menée par Marie-Paule Gamond
A l'issue de cette cérémonie, en aparté, Mado Grange nous a confié ne pas briguer un troisième mandat de maire. "Je suis impliquée dans la vie municipale depuis 31 ans. J'ai d'abord été conseillère, adjointe, puis maire. Il est temps de passer le relais. Je suis partante pour figurer sur la liste menée par Marie-Paule Gamond, actuellement dans mon équipe, et travailler à ses côtés comme conseillère municipale. Au plan personnel, je pense pouvoir être utile dans d'autres engagements qui me tiennent à cœur."
Tisser le fil de la mémoire
Mado Grange a aussi à l'esprit un projet, très personnel, d'écrire un livre sur sa famille d'origine ukrainienne. "Maman avait 18 ans quand elle a été déportée. Depuis trois ans, nous retournons en Ukraine. J'ai envie de renouer le fil de la mémoire familiale et coucher sur papier cette histoire-là."
