Lundi 13 janvier aura lieu le premier cours public de philosophie de l'année 2020 au lycée Saint-Gabriel en classe de terminale, rue Traversière à Yssingeaux, de 16 h 30 à 18 h 30 sur le sujet suivant : « Qu'est-ce qu'une foule et quel est son pouvoir ? »
L'inscription se fait avant chaque cours, le cours est gratuit pour les étudiants, les personnes handicapées et en situation précaire ainsi que pour les chômeurs. La participation est de 4 euros.
Pour tout renseignement, vous pouvez contacter le 06 67 53 69 95
Pour aiguiser votre réflexion, Geneviève Fabre-Ringborg livre quelques éléments préliminaires :
« Parler de la foule suscite toujours une certaine appréhension: la foule ce n'est ni la multitude, ni la diversité, on imagine plutôt quelque chose dans lequel on se noie, un mouvement qui nous entraîne, contre lequel on ne peut rien où l'on fait partie d'une masse informe dans laquelle les individus perdent leur singularité. La foule fait peur mais en même temps elle fascine, un peu comme dans la chanson d'Edith Piaf "Emportés par la foule" où deux êtres se rapprochent s'étreignent et se perdent. La foule comme mouvement de masse évoque aussi les réactions impulsives de lynchage ou au contraire d'adoration pour les stars qui doivent se frayer un passage parmi tous ceux qui veulent les toucher et les voir de prés. La foule fait peur. Elle peut être aussi cette masse versatile que le bon orateur va séduire par ses injonctions.
Elle est aussi le lieu de l'anonymat où chacun se déresponsabilise et elle n'est pas sans rappeler ce qui se passe sur internet où les passions se déchaînent à moindre frais puisque tout le monde peut réagir" à chaud"sans dévoiler son identité. Elle peut être considérée comme le lieu où les pulsions peuvent s'exprimer sans précautions et inhibitions, elle est aveugle, elle peut être infantile.
Mais la foule exerce aussi un pouvoir de fascination dans le sens où elle rapproche les corps, ce contact physique avec d'autres corps peut être rechercher pour retrouver une sorte de chaleur humaine au sens large du terme, une manière de sortir à moindre frais d'une solitude déprimante, de "se fondre" dans la foule d'un stade ou d'un public pour "communier" avec les autres le temps d'un match ou d'un spectacle.
C'est dans ce double aspect répulsion-fascination qu'il faut chercher en quoi consiste le pouvoir de la foule car il y a aussi des foules silencieuses qui sont impressionnantes et qui expriment une dignité. La foule n'est pas toujours une masse criarde et hagarde comme celles que décrit Zola, La puissance de la foule peut se comprendre de diverses manières. C'est ce que nous allons chercher à étudier dans ce cours public de philosophie. »