A Lapte, une vingtaine d'habitants ont participé dimanche au comptage européen des milans royaux. Près de 90 rapaces ont été comptés dans le ciel ce week-end.
Dimanche, Marine Schmitt, référente à Lapte pour la Ligue de protection des oiseaux (LPO) a reçu un renfort conséquent pour compter les milans royaux. Via le réseau de Sequoia, une association récemment créée à Lapte, elle a mobilisé 21 habitants de Lapte, Grazac et Raucoules pour cette observation dominicale. Trois agents de l'Office français de la biodiversité ont également apporté leur concours au comptage.
Entre 16 h 20 et 17 h 15, les milans sont arrivés les uns après les autres sur le secteur du hameau "les Aulanais" en pré-dortoir. Une cinquantaine d'individus ont été observés. Puis l'envol s'est produit entre 17 h 15 et 17 h 30 entre "Oudreyches" et "Les Aulanais" avant de se poser à 17 h 30 en dortoir entre "les Aulanais" et "Oudreyches".
Où se trouvent les dortoirs en Haute-Loire ?
Outre Lapte, des dortoirs existent ailleurs en Haute-Loire et des comptages ont été réalisés à Mazeyrat-d'Allier (une centaine de milans), Yssingeaux (nouveau dortoir découvert cette année, 20-30 milans), Céaux-d'Allègre (fluctuant), Champclause (petit dortoir cette année), Saint-Germain-Laprade (environ 15 milans ont été vus au même endroit qu'en janvier 2015), Rosières (le dortoir n'a pas été trouvé cette année, aucun milan entre "Larcenac" et Rosières), Sainte-Sigolène (seulement 4-5 milans au dortoir habituel), Montregard (aucun milan sur ce secteur), Saugues (des milans tournent en journée mais aucun dortoir trouvé), Rauret et Polignac (ces secteurs n'ont pas été prospectés).
Le bromadiolone inquiète la LPO
Déjà samedi, Marine Schmitt avait compté 87 individus à Lapte. Des effectifs remarquables dont les effectifs pourraient être ternis par des pratiques contestées à l'image du traitement au bromadiolone. Après une campagne à Lapte et Grazac en novembre, une nouvelle autorisation a été faite par arrêté préfectoral. La mairie fait savoir qu'elle n'est pas à l'origine de cette demande. "Je ne cautionne pas ce processus", indique André Defour, le maire.
La représentante de la LPO à Lapte s'insurge : "Le bromadiolone est destiné à éliminer les campagnols. Et le campagnol est une proie du milan. Si un milan mange un campagnol empoisonné, il a toutes les chances de mourir ! Cela semble fou qu'on puisse encore utiliser ce type de produits après l'hécatombe qu'ils peuvent induire sur le milan qui est une espèce protégée", argumente Marine Schmitt qui met en avant des pratiques alternatives efficaces "qui permettent d'allier la protection de la biodiversité et les problématiques de rendements agricoles". Ces solutions consistent à favoriser les prédateurs naturels que sont les rapaces (pose de nichoirs, de perchoirs, plantation de haie...), et les renards ("Un seul renard rend un service écologique annuel de 2 400 €", un chiffre avancé par le docteur en éco-éthologie et en ethnozoologie Denis Richard Blackbourn).
Le milan royal est facilement reconnaissable : son vol nonchalant à faible altitude, sa longue queue rousse et échancrée ainsi que les placards blancs du dessous de l’aile.
Comment reconnaître un milan royal ?
Ce rapace est lié aux espaces agricoles ouverts et vallonnés où s’exercent des activités de polyculture et d’élevage extensif dans lesquels les prairies et pâturages sont nécessairement dominants. Il construit son nid dans la fourche principale ou secondaire d’un grand arbre, généralement à moins de 100 mètres de la lisière d’un massif forestier, à flanc de coteau, ou parfois dans les haies avec de gros arbres mais le plus souvent dans de petits bosquets, plus rarement dans un arbre isolé.