dimanche, 16 octobre 2016 09:53

Projet d'éoliennes aux Vastres : l'opposition s'organise

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Un projet d'installation de cinq éoliennes sur le territoire des Vastres soulève des oppositions. Elles ont été formulées samedi lors d'une réunion publique.

Dans la salle de la mairie de Fay-sur-Lignon, au 2e étage, toutes les chaises sont occupées et des spectateurs sont adossés aux murs. En ce samedi après-midi où le soleil invite davantage à flâner et à profiter des rayons du soleil, l'affluence est importante. Et le sujet est sensible : l'installation d'éoliennes. Proposée par l'Association de préservation des paysages exceptionnels du Mézenc (APPEM), cette réunion d'information tend à donner tous les arguments d'opposition. Des témoignages de personnes déjà impactées s'enchaînent.


Le projet

Le promoteur Quénéa Energies Renouvelables et BayWa r.e. France porte un projet d'installation de cinq éoliennes sur le territoire des Vastres, à la frontière avec Fay-sur-Lignon et Saint-Clément. Ce "Parc éolien des Deux Plateaux" se ferait sur deux secteurs : trois éoliennes sur la zone des "Platayres" et deux sur "Pau des Vastres".

Chaque éolienne ferait 150 mètres de haut. A titre de comparaison, celles de Saint-Clément culminent à 67 mètres de haut et Saint-Agrève 120 mètres. Si l'implantation de ces mâts est possible, c'est notamment en raison d'un petit espace non concerné par les entraînements de l'Armée de l'air.

Ce projet d'éoliennes est aussi une source d'argent importante pour la petite commune des Vastres qui toucherait 30 000 euros par an pour louer ses terrains. La communauté de communes toucherait 120 000 euros et la Région 60 000 euros.

Lancé depuis 2006, un dossier doit être déposé devant la DREAL (Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement). Le projet doit être présenté au préfet d'ici la fin de l'année selon l'APPEM, avant une enquête publique. "Si vous persistez, nous nous retrouverons devant la justice. Et on a toujours gagné en justice", prévient René Valla, ancien président de l'APPEM.

DSC 1216Les différentes atteintes

L'APPEM, par la voix de René Valla (photo), met en avant "les atteintes aux paysages, à la biodiversité et à la santé." Le Mézenc est classé parmi les Paysages emblématiques. Sachez que chaque socle se compose de 2 500 à 3 000 tonnes de béton dans le sol.


DSC 1227L'appui des opposants de Riotord

Samedi, Henri Delolme, médecin et président de l'association Protégeons Taillard, qui s'oppose à un autre projet sur Riotord, a apporté son regard. "C'est un impact définitif sur le cadre de vie. Les éoliennes émettent des ondes sonores. Les constructeurs ont fait d'énormes progrès mais un bruit persiste, celui qui est émis par les pales quand elles passent devant le mât. Et des études montrent que les éoliennes entraînent des troubles chroniques du sommeil, un déséquilibre psychique et des difficultés d'apprentissage chez l'enfant."

DSC 1249Nicole Rey : "On sera en stéréo"

Nicole Rey habite sur la commune de Saint-Clément. Elle est directement concernée par ce nouveau projet. "On en a déjà deux devant chez nous depuis dix ans. Elles sont à 700 m de notre maison. Si ce projet se fait, on sera en stéréo. Je sais ce que ça fait quand il y a le vent du Nord. Mon fils a ouvert des chambres d'hôtes depuis un an. Les clients sont surpris de trouver des éoliennes alors qu'ils sont venus sur un territoire qui est dans un Parc naturel régional, celui des Monts d'Ardèche. On a planté des arbres pour occulter la vue. Depuis deux ans, ils ont changé les lumières blanches par des rouges, ça fait moins le sunlight dans les chambres."

DSC 1260Laurent Ranchon, agriculteur à Saint-Clément

"J'ai déjà Saint-Clément et Saint-Agrève. Là, je vais être encerclé. J'ai dû changer de chambre à cause des flashs. Ils ont posé un micro à l'automne dernier et je n'ai plus eu de nouvelles jusqu'à la visite d'un représentant du promoteur qui me disait que tout était ficelé. J'aime pas leurs façons de faire. Le maire des Vastres aurait pu venir me voir. Si je suis resté dans la ferme construite par mon grand-père, ce n'est pas pour les commodités, c'est rude l'hiver, mais c'est pour la tranquillité. Ma ferme ne vaut plus rien et je vais travailler toute une vie pour rien. Il y a 20 ans, quand je m'installais, j'étais un étranger pour les Vastres. Aujourd'hui, l'étranger leur dit de bien garder leurs nuisances."

Dernière modification le mercredi, 19 octobre 2016 23:39