mardi, 09 janvier 2018 13:00

Saint-Just-Malmont : les collectivités remplacent les banques pour relancer Cheynet

|Jean-Pierre Marcon, Laurent Wauquiez, Grégoire Giraud et Frédéric Girodet entourent une salariée.||Grégoire Giraud, PDG de Cheynet||||||| |Jean-Pierre Marcon, Laurent Wauquiez, Grégoire Giraud et Frédéric Girodet entourent une salariée.||Grégoire Giraud, PDG de Cheynet||||||| ||||||||||

L'Etat, la Région, le Département et la communauté de communes se sont unis pour accompagner l'entreprise de textile Cheynet "dans un projet de renaissance". Le groupe spécialisé dans le ruban élastique va devenir locataire et investir dans de nouvelles machines pour développer l'activité, "sans plan social" promet la direction.

"On fait le boulot des banques", regrette Frédéric Girodet, maire de Saint-Just-Malmont et président de la communauté de communes Loire Semène. L'intercommunalité va devenir propriétaire du principal bâtiment du Groupe Cheynet à hauteur d'un rachat de 2 millions d'euros du site de la rue du Fau et ses 22 000 m2. L'autre bâtiment de la rue du Stade, dans lequel travaillent 25 personnes, doit être vendu pour ramener de l'argent en vue d'investir dans de nouvelles machines sur le site unique où seront réunis 205 salariés. Le transfert doit se faire avant l'été 2018.

Construire une usine du XXIe siècle

"Nous avons un grand site surdimensionné", convient Grégoire Giraud, PDG du Groupe Cheynet. Laurent Wauquiez, président de la Région, premier financeur avec des aides de 700 000 euros pour le rachat et 200 000 euros pour l'achat de nouvelles machines. "Le but est de construire l'usine du XXIe siècle", estime Laurent Wauquiez.

Le Département apporte 300 000 euros pour le rachat et l'Etat 175 000 euros. La communauté de communes abonde de 600 000 euros pour acheter l'usine et 150 000 euros pour le matériel.

Cheynet est passé de 500 à 200 salariés

"Cheynet a un projet innovant et ambitieux", affirme Frédéric Girodet alors que l'entreprise a cumulé les difficultés, passant en dix ans de 500 à 200 salariés. "Un nouvel état d'esprit est en train de naître. Cheynet n'est pas défaitiste mais combatif."

Développer le hors lingerie et l'export

Le projet de Cheynet comprend l'achat de nouvelles machines, notamment dans la teinture pour favoriser les petites séries avec du matériel de dernière génération. Alors que l'entreprise de Saint-Just-Malmont va recevoir le prix créateur de l'année dans la lingerie, le groupe entend maintenir sa production en lingerie tout en développant le hors lingerie (maillots de bain, prêt-à-porter, tissus médicaux...) et développer l'export.

"On croit au Made in France. Il y a un avenir dans le textile", reste persuadé Laurent Wauquiez, à la tête de la première région industrielle de France.

La CGT se veut positive et vigilante

Les salariés, par la voix de leur délégué syndical CGT, Joël Jasserand, ont la même conviction. "Oui, il y a de l'avenir dans le textile, et des savoir-faire à préserver. On se félicite de ce projet dont on ne connaît toutefois pour l'heure que les grandes lignes. On attend des précisions en souhaitant être impliqués au plus près dans son application. Car ceux qui ont le plus à perdre, ce sont les salariés qui font vivre leurs familles. C'est leur avenir qui se joue ici."

Pour Fabrice Souveton, secrétaire de la CGT textile habillement cuir dans l'Est de la Haute-Loire, "il était temps. L'entreprise en est à sa troisième sauvegarde. On va rester vigilants sur l'emploi, les acquis, le maintien du dialogue social. C'est beaucoup d'argent public mis en oeuvre. J'espère que ce projet va redorer le blason de l'entreprise et attirer une clientèle pour élargir le carnet de commandes".

Si aucun plan social n'est envisagé, assure le PDG Grégoire Giraud, Cheynet entend faciliter les départs volontaires, notamment pour les carrières longues, afin de réduire la masse salariale.

Dernière modification le lundi, 15 janvier 2018 10:33