Après le stage départemental organisé par le comité de Haute-Loire sur la première partie de la quinzaine de vacances, les juniors/seniors de Marches du Velay Natation ont enchaîné avec une autre semaine de stage.
Si le thème de la première était plutôt axé sur le demi-fond, cette deuxième avait davantage pour but de préparer les courses de spécialités qui seront disputées pour les championnats Interclubs qui auront lieu au Puy le 12 novembre. Les Interclubs, compétition par équipe par excellence, reste pour les nageuses et les nageurs, pour le club, un moment fort de la saison.
Gregory NARCE était aux commandes pour le groupe 1 (Noémie, Ambre, Zoé, Eva, Cali Lalie, Nathan, Gaël, Joachim, Mattéo-Esteban, Romain), et Thibaut FORNASIER pour les benjamins (Victoire, Romane, Milo et Maxence).
Comment s'organise un stage de natation ? Comment pourrait-on le résumer ? Nager, beaucoup, manger, beaucoup, dormir, un peu, nager, beaucoup, manger, vraiment beaucoup et enfin dormir, beaucoup et profondément ! Avec éventuellement une petite session de jeux avant le deuxième entraînement de la journée.
Le contenu des séances est bien plus varié que ce que l'on pourrait imaginer. Si l'échauffement (1000 à 1200 mètres) reste une constante, la suite peut-être constituée :
** d'un travail technique, dans chacune des quatre nages. Il s'agit d'exercices visant à améliorer la glisse, l'efficacité de chaque mouvement, etc.
** d'un travail de vitesse, c'est à dire des 25 mètres, préférentiellement en hypoxie : quand on finit tout rouge et sans air tel des poissons agonisants sur l'étal d'un marché,
** d'un travail au seuil aérobie, c'est à dire des séries longues, avec peu de temps de récupération, parfois cumulant plusieurs kilomètres, où les pulsations ne montent pas trop haut, mais qui finissent par faire mal aux bras, à la longue...
** d'un travail à VO2 : des séries plus courtes, avec davantage de temps de repos. Sur ce genre d'exercices, ce sont un peu tous les capteurs ''qui s'allument rouge''. Le corps envoie des signaux : ''c'est bon, j'en ai assez''. Le souffle est court, les muscles douloureux... et la dopamine se répand, ce qui fait qu'on a envie d'y retourner...
** d'un travail lactique : des séries encore plus courtes, avec encore plus de temps de repos. Là, le fameux acide lactique s'invite au plus profond des fibres. Et qu'est-ce que ça fait du bien... quand ça s'arrête !
Un entraînement vu de l'intérieur ?
Après l'échauffement, Greg, le coach :
40x100 en crawl, départ 1'30'' (c'est à dire que le nageur doit repartir pour son prochain 100m toutes les 90 secondes. S'il nage 1'15'', il a alors 15 secondes de repos).
Les nageurs :
Ouch ! Il y en a pour une heure...
Greg :
On part à la rouge en haut (comprendre : lorsque l'aiguille rouge du chronomètre mural est sur le 0). Et Hop !
Les nageuses et nageurs partent alors toutes les cinq secondes. Le coach donne les temps de chacun à l'arrivée, charge à celui qui est dans l'eau de décompter son temps de départ en fonction de sa position. Le deuxième à partir enlève 5 secondes au temps annoncé, le troisième, 10 secondes et ainsi de suite.
Greg :
1'07 Nathan, 1'14, 1'15 Noémie, 1'19, 1'22 (etc.) Et Hop ! 1'31, 1'32'', et Hop ! 1'38, Hop !
Il faut déjà avoir un peu l'habitude pour savoir à qui s'adresse quel temps et quel ''hop''...
Dans l'eau, il y a ceux, la buée dans les lunettes aidant, qui n'y voient pas grand-chose : ''C'est quelle aiguille ?'', ceux, le bonnet sur les oreilles aidant, qui n'entendent pas grand-chose : ''il a dit combien ?'', et ceux, flemmardise aidant, qui ne comptent pas : ''On en a fait combien ?''
40x100, c'est long. ''Allez les gars (terme générique employé pour encourager aussi bien les filles que les garçons)'' ; les encouragements se font entendre quand on remarque qu'un copain est dans le dur : ''Lâche pas gros !''
10 de passés, puis bientôt la moitié. C'est maintenant que ça compte, pour progresser. Il s'agit d'insister. Encore 30 minutes d'effort. Il faut penser à boire, par petite gorgée, régulièrement.
Pensez à vos coulées, rappelle le coach...
Puis on peut entendre, dans un souffle court :
On en a fait combien ?
Parfois, ceux qui comptent, sont d'humeur taquine, alors :
Racine carrée de 289 !
Quelques minutes après :
Et là, il en reste combien ?
Dans 27 t'en auras fait 14 de trop !
??
Encore un peu plus tard :
Romain, il en reste un ?
Non, c'est le dernier !
Une fois la série terminée, chacun, chacune est content d'avoir tenu le coup. D'avoir respecté l'allure donnée par le coach en fonction de son niveau. Il reste un peu de ''récup''. Un dernier effort : une traction sur le mur pour s'extrader du bassin, ramasser son filet, et filer à la douche. Une douce odeur de chlore chevillée aux cheveux - odeur qui deviendra, dans quelques années, madeleine de Proust de chaque nageuse, de chaque nageur -, la peau sèche, il n'y a plus qu'à se diriger vers le repas gargantuesque préparé par un traiteur qui a bien compris comment les sportifs affamés doivent profiter de leur fenêtre métabolique pour refaire les stocks énergétiques. Car demain, c'est une séance VO2 puis une lactique qui sont prévues... Que la glycogénolyse commence... en même temps que Morphée vienne fortifier des fibres musculaires largement sollicitées !