L'association Perpezoux défense et respect de l'environnement, créée en 2002, est sortie de son sommeil après l'annonce d'un projet d'agrandissement conséquent du centre d'enfouissement de Perpezoux à Monistrol-sur-Loire. Les riverains et des Monistroliens veulent alerter la population et s'inquiètent. Ils organisent une réunion publique le 2 février.
Le Syndicat mixte pour le tri et le traitement des ordures ménagères (Sympttom) de Monistrol-sur-Loire et sa région a présenté auprès des services de la préfecture une demande d'agrandissement du centre d'enfouissement de Perpezoux, au-dessus de la route départementale après Chavanon, entre Monistrol-sur-Loire et Sainte-Sigolène. Ce projet concerne l'agrandissement de l'unité de stockage de déchets non dangereux qui mesure actuellement 8,25 hectares. La demande concerne une extension de 5,5 hectares, dont un casier de 3,9 hectares soit 575 000 tonnes. Soit une durée de vie de 19 ans.
Monistrol, poubelle de la région ?
Les riverains de la décharge sont vent debout depuis l'annonce de ce projet d'extension. "On ne veut pas que Monistrol devienne la poubelle de la région. On voit bien que leur but est de passer en force avant 2019. S'ils réussissent, ils vont nous pourrir la vie pendant au moins 50 ans", estime le président Jean-François Deville. "C'est fait en douce. En juillet, on nous disait encore que le site allait fermer, c'est finalement tout le contraire."
La raison est-elle financière ?
Pour les membres de Perpezoux défense et respect de l'environnement, la raison est financière. "Le Sympttom a engagé de gros prêts. Pour se désendetter, le but est d'augmenter le volume enfoui."
Les opposants ne comptent plus les nuisances olfactives et sonores, les déchets qui jonchent le sol des champs et des bois. "Avant, j'avais un énorme trou sous les yeux, maintenant, c'est une montagne", raconte une riveraine. "A chaque fois qu'on passe devant, on est obligé de faire de l'apnée. On est prêt à aller en justice pour mise en danger d'autrui. On ne sait pas ce qu'on respire au quotidien", affirme Jean-François Deville.
Pour alerter la population, les opposants ont prévu d'organiser une réunion publique le vendredi 2 février à 20 heures au Château des évêques. Une pétition va aussi circuler.
20 000 tonnes enfouis chaque année
"L'agrandissement est prévu depuis 2011, indique de son côté Jean-Paul Lyonnet, maire de Monistrol et président du Sympttom. On le fait au cas où on aurait besoin d'enfouir davantage. Nous avons encore trois ans de réserves en sachant qu'on enfouit 20 000 tonnes par an alors que les bases de 2012 étaient de 30 000 tonnes par an."
Selon les chiffres citées par Jean-Paul Lyonnet dans le magazine du Sympttom et consultable en ligne, "l'Installation de stockage des déchets non dangereux de Monistrol traite 10 000 tonnes d’ordures ménagères résiduelles, 2 000 tonnes d’encombrants et 8 000 tonnes de déchets d’activités économiques par an, soit un total de 20 000 tonnes sur l’année 2016. Le casier D en cours d’exploitation arrive à son terme. Une demande d’autorisation visant à prolonger la capacité de traitement du site de trois ans a été transmise auprès de la préfecture".
Ce que le Sympttom prévoit
Deux projets d’extension sont actuellement en cours d’étude. "Un premier concerne une extension de près de 40 000 m² avec la création d’un nouveau casier de stockage de 480 000 tonnes, l’implantation d’une unité de traitement ou de prétraitement des lixiviats, la mise en place d’un nouveau bassin de stockage des lixiviats ainsi que la création d’un nouveau bassin de récupération des eaux pluviales. Dans l’attente de l’autorisation de cette importante extension, un dossier de porter à connaissance visant à prolonger rapidement la capacité de traitement du site de trois ans a été transmis auprès de la préfecture. Un avis favorable du CODERST (Conseil départemental de l’environnement, des risques sanitaires et technologiques) a été émis en date du 16 mars 2017. Cette solution permettra d’assurer le traitement de 25 000 tonnes supplémentaires de déchets par an grâce à la création d’un petit casier sur le périmètre actuel du site."
Deux enquêtes publiques
Deux enquêtes publiques vont débuter : la première vise à déclasser la parcelle, actuellement en zone naturelle, sur laquelle se ferait l'agrandissement. L'enquête débute mardi. Le commissaire enquêteur reçoit les doléances et observations mardi 23 janvier de 9 heures à 12 heures en mairie de Monistrol, mercredi 7 février de 14 heures à 17 heures et lundi 26 février de 14 heures à 17 heures.
La seconde enquête publique concernerait le projet en lui-même. Aucune date n'a été avancée.