Le matin de bonne heure, au moment de venir au collège, il n'est pas rare pour les collégiens de Saint-Dominique du Monastier de croiser des marcheurs qui s'élancent sur le chemin de Stevenson. Mais où vont-ils ? Pourquoi un tel engouement pour un chemin de randonnée au départ du Monastier ? C'est cette expérience que les élèves de cinquième ont eu la chance de vivre en préparant tout au long de l'année leur projet « Sur les pas de Stevenson » à l'occasion des 140 ans de son départ.

Depuis plusieurs mois, ils préparent avec enthousiasme cette randonnée dont ils entendent si souvent parler. Dans les différentes matières, ils ont pu aborder et découvrir l’origine de ce tracé atypique qui traverse les Cévennes.

En anglais ainsi qu'en français, ils ont pu découvrir une partie de l’œuvre de Robert Louis Stevenson. Étudier la syntaxe ou la grammaire à partir d'un texte qui devient si réel, si local, est tout de suite plus facile.

Une étude minutieuse du parcours

Il a fallu préparer la totalité de ce voyage scolaire pas comme les autres. Étude de l'itinéraire, de la topographie pour découper au mieux les étapes. Organisation des repas et des couchages dans les différents gîtes tout au long du chemin. Préparation des sacs pour n'emporter que l'essentiel, organisation du transport des bagages. Découverte et prise en main des ânes en amont du départ. Calculer un budget et tout faire pour le respecter.

D'une simple idée de randonnée, les élèves ont pu mobiliser une quantité de compétences auxquelles ils n'avaient pas songé.

Ce projet a fait naître un réel esprit de solidarité dans la classe où chaque petit groupe était chargé d'une partie de l'organisation.

Une préparation physique avant le grand départ

Certains élèves, en charge de la préparation physique, avaient préparé avec leur professeur d'EPS un programme d’entraînement pour permettre de tester sa forme et ses chaussures. Au programme, pendant plus d'un mois, randonnée hebdomadaire de 2 heures dans des chemins avec dénivelés tout autour du collège. C'était un bon début, mais il fallait encore tester les organismes sur une plus grande distance. Trois semaines avant le départ, les élèves ont pu faire une grande randonnée de 17 km avec, pour la première fois, les deux ânes qui allaient les accompagner. Cette journée test s'étant merveilleusement bien déroulée, tout le monde se sentait fin prêt pour le grand départ.

Un départ retardé par la neige

Malheureusement les fortes chutes de neige du mois de mai, trois jours avant le départ, sont venues refroidir un peu leurs ardeurs. Il a fallu se rendre à l'évidence et raccourcir la première étape entre Le Monastier et Le Bouchet-Saint-Nicolas, qui s'avère être une étape longue et technique par temps sec. Progresser dans des chemins gorgés d'eau et avec quelques restes de neige devenait trop difficile. Mais il en fallait plus que ça pour leur faire baisser les bras, et l'étude de l’aléa météo avait été étudié dans la préparation. Il a donc été décidé de raccourcir la première étape et de faire le départ de Saint-Martin-de-Fugères. Au départ devant l’Église de Saint Martin.

Deux ânes à leurs côtés

Les voilà enfin tous prêts à s'élancer dans cette aventure avec Nougat et Soprano, deux ânes qui marchent d'un bon pas, pressés de partir eux aussi.

Avec une météo bien plus clémente que le week-end précédent, les élèves ont pu découvrir des paysages magnifiques et approfondir leurs connaissances sur les volcans, l’érosion, la végétation, la faune... simplement voir que le rythme de la marche permet de prendre le temps de l'observation.

Ce voyage avait aussi une autre vertu. Permettre pendant trois jours une déconnexion complète des écrans. En effet, dans le cadre du projet éco-collège tourné sur la santé cette année, ils avaient travaillé sur l'importance de pouvoir « déconnecter » pendant certaines périodes.

50 km de marche

Ces trois jours de marche avec leur lot de petites anecdotes, de paysages magnifiques, de découvertes de villages, de discussions, de rigolades, de bonne fatigue et de repos en gîte ont permis à ces jeunes collégiens de vivre une expérience exceptionnelle, et ce, à deux pas de chez eux. Après une première étape au Bouchet-Saint-Nicolas, une deuxième à Pradelles, l'arrivée à Saint-Flour-de-Mercoire en Lozère était un mélange de joie, de fatigue et de fierté avec plus de 50 km de marche au compteur.