Boissy chaussures, la dernière manufacture de Haute-Loire, s'apprête à déposer un dossier au tribunal de commerce du Puy-en-Velay. L'avenir s'assombrit pour ses 58 salariés dont 43 travaillent à l'usine de Laussonne.
La rentrée a été douloureuse pour les salariés de Boissy Chaussures, fabricant français de chaussures confort créé en 1947 à Laussonne. Boissy Chaussures travaille principalement pour des enseignes comme la Halle aux chaussures, Gemo, Besson, Podonov, Afibel..
70 000 paires par saison
Les salariés ont été rassemblés le 3 septembre. Leurs patrons, Yves et Anne Poitoux, leur ont annoncé qu'ils avaient refusé les productions pour la prochaine saison par manque de volumes de commandes. En l'état actuel des choses, les 43 salariés de l'usine et les 15 qui travaillent à domicile, vont terminer la gamme actuelle, puis plus rien alors que l'usine produit environ 70 000 paires par saison. "Les dirigeants sont assis sur une branche et ils coupent la branche, voire l'arbre", formule Pierre Marsein, secrétaire départemental de la CGT qui reproche la stratégie du patron. "Il manque peut-être de volumes mais il avait quand même des commandes, et il les refuse. On est là pour préserver les emplois, préserver un savoir-faire. Boissy, c'est la dernière fabrique de chaussures de Haute-Loire. Le patron est là depuis neuf ans, il n'a pas fait d'efforts pour revoir son business plan", appuie Pierre Marsein. "L'Etat nous dit qu'il faut réindustrialiser le pays, il faut déjà commencer par conserver les entreprises qui existent. On veut interpeller le Premier ministre."
Un plan de sauvegarde depuis 2021
Les salariés, informés de la situation en septembre, se disent dépités face à une situation qui s'accélère. Un plan de sauvegarde est en place depuis 2021. Et leur patron va déposer un dossier au tribunal de commerce en octobre. Le juge décidera de la procédure, du maintien d'activité ou de la cessation. "On s'est beaucoup investis dans l'entreprise", affirment les salariés, dont certains sont proches de la retraite et craignent de voir leur carrière longue non reconnue.
La fermeture pourrait avoir un impact profond pour ce territoire du Mézenc. Fernand Chaize, le maire, est venu soutenir les salariés vendredi matin. "Je suis attristé par cette nouvelle. Cette usine, on y tient, elle a été montée par une famille d'ici, c'était un fleuron."
Sollicité, le patron n'a pas souhaité faire davantage de commentaire.