Baptiste Bonnefoy vient de s'installer aux Estables en réinstituant l'estive en déplaçant son troupeau dans les clairières et les prairies sur le Mézenc, inoccupées depuis des décennies.
Les voyages forment la jeunesse. Et Baptiste Bonnefoy s'est inspiré des estives dans les Pyrénées pour le mettre en pratique chez lui, aux Estables. Fils d'éleveurs de Fin Gras (son père, Bernard, est le président de l'AOP Fin Gras du Mézenc), ce passionné de vaches et de chevaux vient de poser ses valises dans son vert pays.
L'expérience de l'estive en Ariège
Ses 14 vaches, 13 veaux et 1 taureau de race aubrac broutent ainsi de l'herbe qui était fauchée à la fin de l'été par les services de la communauté de communes en prévision de la saison hivernale. "Ma première estive, je l'ai fait en 2018 en Ariège pendant cinq mois avec 400 vaches et 300 veaux sur 4500 hectares. Ça ma énormément plu. J'étais au milieu de la nature, j'ai pu observer des cerfs, des gypaètes barbus, des vautours. Cela m'a appris à travailler autrement, à relativiser."
Quand les bergers des Cévennes transhumaient sur le Mézenc
Aux Estables, il reproduit ce concept en mettant son troupeau sur les pistes de ski de la station où l'herbe était broyée. "On brûlait du gazole", formule le jeune éleveur qui a conclu un accord avec l'ONF, propriétaire des terrains, et la communauté de communes, gestionnaire. Il peut ainsi utiliser une cinquantaine d'hectares. "Cela doit faire 120 ou 150 ans qu'il n'y avait pas eu de bêtes sur ces prairies naturelles, c'était avant que le Mézenc soit boisé. La forêt gagne du terrain. Avant, les bergers des Cévennes venaient jusqu'aux Estables avec leurs moutons."
Une cloche, c'est joli mais surtout pratique
Baptiste Bonnefoy est aussi un fan des cloches. Alors, chacune de ses vaches de plus d'un an porte autour du cou une cloche d'une région différente et avec des sons uniques. "C'est aussi pratique quand elles sortent de leur pré pour les repérer à l'oreille."