vendredi, 11 août 2017 00:25

Festival sur Lignon : Nicolas Paugam en guise de piquante mise en bouche

Nicolas Paugam.|Nicolas Paugam.|Annie Fanger lançait le festival.|Yannick Boudruche et Nicolas Paugam.|Nicolas Paugam.|Nicolas Paugam.||| Nicolas Paugam.|Nicolas Paugam.|Annie Fanger lançait le festival.|Yannick Boudruche et Nicolas Paugam.|Nicolas Paugam.|Nicolas Paugam.||| Photo La Commère 43|Photo La Commère 43|Photo La Commère 43|Photo La Commère 43|Photo La Commère 43|Photo La Commère 43|||

Le Festival sur Lignon s'est ouvert, selon une tradition appréciée de tous les familiers de cette manifestation culturelle chaleureuse, au gîte Bien-être aux Chênes à l'entrée de Fay-sur-Lignon.

Jeudi soir, dans le cadre intimiste de l'antre de Corinne Drevet et Patrice Blanc, carte blanche était donnée au Ponot Nicolas Paugam. L'auteur-compositeur-interprète était accompagné de ses guitares et de celle de son complice Yannick Boudruche.

Au fil de ce récital, un petit air de Brésil s'invitait dans les têtes, compensant des températures devenues bien frisquettes. Entre tendresse, humour, désillusion, la ballade se révélait plaisante, poétique et volontiers déroutante.

Nicolas Paugam livrait des chansons extraites de ces deux premiers albums, "Aqua Mostlae" (2014), et "Mon agitation" (2015). Ces disques, très remarqués, avaient alors été largement soutenus par les grands médias nationaux (Télérama, Libération, France Inter, France Culture, FIP…).

Un troisième album "Boustrophédon"

Cerise sur le gâteau, les festivaliers de Fay ont eu la primeur de quelques chansons du dernier bébé de Nicolas Paugam. Car il sort à la fin de ce mois d'août un troisième opus sous le titre qui attise déjà la curiosité : "Boustrophédon" (le boustrophédon désigne une écriture dont le sens de lecture change alternativement d'une ligne sur l'autre). Un album qui semble se placer dans la lignée des deux premiers et devrait confirmer la place à part de ce doué auteur-compositeur-interprète dans le paysage de la chanson française.

Un artiste qui cultive le talent en famille car sa mère Elisabeth est comédienne et son frère Alexandre musicien également. D'ailleurs, ce dernier (Da Capo) se produisait juste avant au Festival du Monastier.

Le Festival sur Lignon prend ses quartiers à la Ferme de Mathias jusqu'à dimanche soir avec une programmation joliment éclectique. Un bar et de la restauration sont proposés sur place.

LE PROGRAMME

Vendredi 11 août

21 heures : Mazalda “Turbo Clap Club” (extra pop) à la ferme de Mathias. 18 euros

Une expérience hybride et innovante à l'esprit surchauffé et aux influences sonores venues des quatre coins du monde.

Mazalda TURBO CLAP CLUB condense la puissance d'une fête d'été de grande place et de foule dans une boîte en carton pleine de loukoums : musique de transe, de danse, de trips entre raï et rock prog, à la recherche du son puissant et granuleux des muezzins, des camions amplifiés en Asie, du bonheur des fêtes d'été. Le Turbo Clap Club projette des blocs compacts de musique pour une fête spatiale et hypnotique.

Julien Lesuisse, flûtes, saxophone, saxophone électronique, voix, percussions
Stéphane Cézard, bouzouki, guitare électrique, voix, percussions
Gilles Poizat, trompette, voix, percussions
Lucas Spirli, orgue, synthé MS20, accordéon, voix, percussions
Adrien Spirli, soubassophone, synthé basse, percussions métalliques
Yann Lemeunier, batterie
Adrian' Bourget, sonorisation, mixage et multi-diffusion


Samedi 12 août

14 heures : randonnée pédestre "À la recherche du 440hz". Gratuit

RDV place de la croix au village

Pas besoin de carte ni de boussole, Michel Savrot sera votre guide dévoué ! Manouche Fournier lui emboîtera le pas pour habiller de notes ce moment toujours merveilleux.

18 heures : Caroline Personne “Hommage à Henri Tachan” (chanson française) à la ferme de Mathias. 15 euros

“A (T)TACHAN(T)”

Extraire les plus belles chansons du répertoire d'Henri Tachan, les enrober d'une nouvelle musicalité, y ajouter une touche de féminité, voilà les ingrédients du nouveau projet musical de la chanteuse Caroline Personne. Un hommage attachant à Tachan, ce chanteur toujours bien vivant, qui écrit comme Charlie Hebdo dessine, aux mots parfois crus mais aussi drôles et tendres, peu connu du grand public.

Avec :
Caroline Personne, chant
Clélia Bressat-Blum, claviers, percussion
Maurade Méniri, guitares


21 heures : Nathalie Miravette, “En toute modestie” (chansons, humour et fantaisie) à la ferme de Mathias. 18 euros

Spectacle créé au théâtre Philippe Noiret à Doué-la-Fontaine en octobre 2016
Mise en scène Juliette Nouredinne

Après avoir fait rire plus de 25 000 spectateurs avec « Cucul mais pas que… », Nathalie Miravette revient avec un nouveau spectacle !
Pianiste émérite (Allain Leprest, Anne Sylvestre, Bernard Joyet…), la voici chanteuse irrésistible, espiègle, féroce, douce, fragile, explosive… quand toute hiérarchie est abolie, quand la femme se lève de son piano, on frise l’anarchie… et la contagion !

Miravette s’est fait coudre un répertoire sur mesure. Des chansons de Eric Toulis, Wally, Allain Leprest, Anne Sylvestre, Bernard Jouet, Juliette… des vieux trucs aussi tirés de poussièreuses valises.
Outre la superbe musicalité qu’on connaissait depuis longtemps chez la « cucumularde » de la chanson, on est épaté par ses talents de chanteuse accomplie.
En tournée depuis octobre 2016. Un spectacle à découvrir absolument !

Nathalie Miravette, chant, piano
Didier Begon, guitare
Juliette, Mise en scène


Dimanche 13 août

11 heures : Pierre Marcon - “et sa boîte à musique” (sax & jazz) au village. Gratuit

Pierre Marcon jouera aux terrasses des café de Fay sur Lignon. Swing, Blues, Bossa-Nova, mais aussi Jazz-Funk ou Blues-Rock voire Rock-And-Roll : avis aux danseurs !

Bonne matinée swing !

18 heures : Tony Hymas joue Léo Ferré (piano solo) à la ferme de Mathias. 15 euros

Amitiés différées, amitiés différentes, « amitié » dit Ferré. La musique est un lieu de rencontres profondes en des espaces et des temps aux libres proximités.
Pour Tony Hymas, la rencontre avec Léo Ferré a eu lieu « avec le temps », elle est devenu profonde, l'oeuvre du chanteur, du poète, du compositeur rejoignant à l'endroit des plus fortes confidences celle du pianiste et compositeur. Il y avait tant d'avant signes : Tony Hymas chroniqueur de la Commune dans son De l’origine du monde ou rhapsode de la Résistance avec ses Chroniques de résistance, Léo Ferré auteur de « l’Affiche rouge », des « Anarchistes », tous deux mettant en musique Baudelaire, tous deux passionnés de Beethoven, Ravel, tous deux porteurs d'une traduction poétique du réel, de la vie indispensable.

C’est en 1997, à la Maison de la Radio, qu’ « Avec le temps », fameux titre de Léo Ferré, fait son entrée au répertoire de Tony Hymas. Quelque chose vibre, « Avec le temps » s’installe, s’incruste même, dans le répertoire du pianiste pour ses différents trios.
Cette chanson devient même le thème, en 2003, d’une soirée où Moebius dessine en direct avec le trio.
À Dominique Queillé dans le journal Libération, il confie :

« C’est une magnifique pièce au piano comme la Sonate au clair de lune, de Beethoven, ».

Hymas l’enregistre finalement en 2011 dans son album en trio Blue Door avec les Bates Brothers. « Avec le temps », un fragment qui va rejoindre la poésie ouverte du pianiste pour une histoire forte. Le sens intime de l’oeuvre de Ferré questionne Tony Hymas. Il écoute, il cherche doucement dans l’immense répertoire.

En 2015, des proches de Ferré lui demandent de participer à un concert où s’expriment principalement des chanteurs. Le piano devra chanter donc. Il bouleverse alors l’assistance par une suite de 20 minutes de titres de Léo Ferré. L’univers du chanteur fascine de plus en plus le pianiste qui se plonge dans la signification des textes, leur relation avec la musique, leur intensité éclatée. L’enjeu est là, le seul piano devra tout traduire. Une seconde suite voit le jour qui provoque le même enthousiasme. Puis une troisième pour une troisième présentation publique. L’enregistrement de ce récital s’impose. Léo Ferré admirait Ravel, le voilà pleinement perçu comme compositeur, de musique et de mots, de musique donc. De langage !

Tony Hymas joue Ferré, un album qui offre toute la lumière sur la force combinée pour un seul instrument de la musique et de la poésie et qui devrait, comme l’a dit un de ses premiers auditeurs :

« ravir tous les amoureux du piano au sens le plus large, ceux qui aiment ses grands voyageurs : Keith Jarrett, Glenn Gould, Paul Bley, Brad Mehldau, Martial Solal, Maria João Pires, Giovanni Mirabassi ou Bill Evans ».


21 heures : Macha Gharibian Quartet (jazz) à la ferme de Mathias. 18 euros

Chanteuse, pianiste, auteure, compositrice, élevée sur les routes et sur les traces d’un père musicien, sa musique, une espèce de jazz folk pop élégante, aurait mystérieusement vu le jour entre Paris, New York et Erevan. Pianiste au toucher délicat, de solide formation classique, diplômée de l’Ecole Normale de Musique de Paris, c’est en quittant Paris pour New York en 2005 que Macha Gharibian se révèle à elle-même.

Guidée par Ralph Alessi, Uri Caine, Jason Moran, Ravi Coltrane à la School for Improvisational Music, elle commence à écrire et créer son univers, une musique construite par ses voyages, ses désirs, ses racines et tout ce qui a fait grandir la jeune femme partagée entre trois cultures: arménienne de ses ancêtres, parisienne de coeur et new-yorkaise d’adoption.
En France, elle écrit pour le théâtre, le cinéma, la danse, travaille avec Simon Abkarian, Brontis Jodorowsky, Nicolas Tackian, tourne avec Bratsch, Lena Chamamyan, Cherif Soumano, Papiers d’Arménies… Avant de creuser son propre sillon et tracer sa voie de chanteuse pianiste. Son premier album Mars sort en 2013 et reçoit un accueil unanyme de la presse (Le Monde, Libération, Télérama, Révélation Jazz Mag…). Depuis, elle tourne avec son groupe partout en France, et au Canada, USA, Russie, Belgique, Arménie, Algérie, et jusqu’à Kaboul où elle est invitée par l’Institut Français en 2013 pour la fête de la musique.

Son nouvel album Trans Extended, enregistré aux Studios La Buissonne en janvier 2016, est sorti le 14 octobre 2016 chez Jazz Village (Harmonia mundi/PIAS).

Dernière modification le vendredi, 11 août 2017 01:25

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