lundi, 08 août 2022 20:01

La Séauve-sur-Semène : 4231 km à bicyclette en trois mois en Corse et en Italie pour Laura Garcia

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Laura Garcia est partie pendant trois mois en vélo depuis La Séauve-sur-Semène. Le projet était d'aller jusqu'a Rome, mais la jeune femme de 28 ans est finalement allée bien plus loin. Elle s'est rendue jusqu'en Sardaigne puis en Corse et de nouveau en Italie. Toute seule, avec un vélo d'une trentaine de kilos, elle a passé 96 jours sur la route et parcouru 4 231 km sous un soleil de plomb. Elle raconte son aventure.

Laura Garcia, 28 ans, est installée à la Séauve depuis 2019. L'idée d'un voyage à vélo lui trottait dans la tête depuis un certains temps, mais le Covid, la peur, et le manque de temps ont fait qu'elle n'avait pas sauté le pas. Et puis est arrivé le printemps. Etant sans emploi à l'heure actuelle, elle s'est dit que c'était le moment idéal pour oser ce voyage.

Libero, un vélo devenu un ami

"Alors je me suis équipée, j'ai acheté des sacoches et fait réviser ma bicyclette et je me suis jetée à l'eau sans vraiment être prête physiquement. D'ailleurs, je n'étais pas prête du tout. Le plan était d'aller à Rome, mais ça me paraissait tellement loin que je me suis dit si j'arrive à la frontière italienne ça sera déjà très bien. L'envie de me découvrir, d'en apprendre plus sur moi-même et de voir jusqu'où je pouvais aller m'ont poussé à faire ce voyage."

Le 2 mai, elle enfourche son vélo et part à l'aventure avec Libero, le petit nom donné à sa bicylette, chargée comme une mule, une trentaine de kilos à trainer, une toile de tente, un duvet bien chaud, des gamelles et un petit réchaud pour s'alimenter. Et bien sûr son trépied photo ! "Mon objectif était de trouver tous les soirs un bout de jardin chez les gens pour y planter ma tente. Une façon de dormir en sécurité, moi et mon vélo et un excellent moyen de partir à la rencontre des gens !"

La bonté du monde

Et une façon de voyager à moindre coût. Pas évident au début, il faut oser. Mais ses interlocuteurs ont été surpris par la demande. C'est pas tous les jours qu'on vient frapper à la porte pour demander un bout de jardin ! "J'ai reçu énormément d'amour et de bienveillance de la part de tous les gens qui m'ont accueilli, qui m'ont accepté volontiers dans leur jardin. Invitée à diner quasi systématiquement, parfois une douche et quand ils en avaient la possibilité ils m'offraient une chambre ! J'ai fait tout ce voyage comme ça, rencontré des tonnes de personnes bienveillantes, prêtes à me donner tout ce dont j'avais besoin, et la plupart du temps beaucoup plus."

Après ces deux années de covid, et toutes ces mauvaises nouvelles qu'on entend tous les jours, la jeune Séauvoise a retrouvé beaucoup d'espoir en l'Humanité. "Quand on coupe tout et qu'on part à la rencontre de l'autre, on se rend très vite compte que l'être humain est bon, très bon."

332 heures à pédaler

Au fil des jours, des cols, des difficultés, elle est devenue plus forte à vélo. "J'y ai tellement pris goût qu'à Rome je n'ai pas voulu m'arrêter. J'ai décidé de faire durer la magie que j'étais en train de vivre. Je suis tombée littéralement amoureuse de mon vélo. Il est devenu bien plus qu'un vélo pour moi, comme un être vivant, mon meilleur ami. On a pleuré, rigolé, souffert, crié ensemble. Je suis passée par toutes sortes d'émotions. La température est devenue de plus en plus chaude au fil des jours, il y a même un jour où elle a atteint 49 degrés. Monter des cols sous de telles températures, c'est pas toujours une partie de plaisir, mais la satisfaction est telle quand on arrive en haut."

De la Haute-Loire, à l'Ardèche, puis au Gard, en passant par le Verdon, les Alpes Maritimes, la côte italienne, de Vintimille aux cinq terres, puis la Toscane, Rome, la Sardaigne, de Cagliari à Santa Teresa, et puis la Corse, de Bonifacio à Bastia en passant par le centre de la Corse. Et un retour en Italie, à Livourne, Pise, Florence, Modène, Vérone et enfin Turin, puis Lyon et retour à la maison. Une belle épopée de 4 231 km, 96 jours, 332 heures passées à pédaler.

Un premier voyage qui en appelle d'autres

"J'en reviens plus forte que jamais, super fière de mon parcours, avec toutes ces belles images en tête, toutes ces rencontres toutes plus belles les unes que les autres, tout ces paysages, rien qu'avec la force des jambes. Une aventure extraordinaire, magique, qui dépasse de loin tout ce que j'ai pu m'imaginer. Un premier voyage à vélo, seule, et quelque chose me dit que ça ne sera pas le dernier. On s'est régalé dans tous les sens du terme, la plus belle expérience de ma vie, très riche en émotions.

Laura est arrivée à La Séauve le 5 août, sous un bel orage, complètement trempée, épuisée mais heureuse ! 

Dernière modification le lundi, 08 août 2022 20:17

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