La commune de Tence s'apprête à vendre à Blandine et Jean-François Gounon un terrain au Leygat pour qu'ils construisent une résidence de vingt logements adaptés pour les personnes âgées.
Le couple est venu présenter son projet qui s'inscrit dans un contexte où la famille Gounon a vendu son entreprise de cars et voyages. La résidence pour séniors valides se situera sur un terrain en face de Netto, appartenant pour l'heure à la commune.
Le bâtiment sur deux niveaux, avec ascenseur, comportera 20 logements de 40 m2 chacun, équipés d'une kitchenette, balcon ou terrasse, destinés à la location. Diverses commodités facilitant le quotidien de personnes âgées seront proposées : blanchisserie, salle commune pour participer à des animations, possibilité de prendre ses repas à la maison de retraite, car à disposition pour assurer le transport à l'occasion de sorties etc. Un jardin potager agrémentera la proposition.
Un prix au m2 qui fait débat
Le conseil a acté la vente au prix de 11,50 euros le m2. Guillaume Gounon, adjoint, lié aux porteurs de projet, a quitté la salle et n'a pas participé au vote.
Ce tarif consenti à Blandine et Jean-François Gounon a toutefois fait débat, comparativement à celui du prix des surfaces constructibles pour de l'habitat sur le territoire qui se situerait dans une fourchette de 25 à 35 euros le m2. L'opposition est montée au créneau. Jacqueline Decultis : "Comment allez-vous expliquer aux Tençois qu'il y a du terrain constructible sur la commune à un prix aussi bas? Je ne remets pas en cause l'intérêt de ce projet qui correspond à un besoin, mais c'est bien le tarif consenti qui me choque." Bernard Gouit abonde : "C'est cadeau à ce prix-là, c'est du terrain pour de l'habitat, pas pour un local industriel. La commune est légitime à le vendre mais à un tarif plus élevé."
Pas de parade juridique
Laure Souvignet a mis en garde contre une revente derrière avec une plus value-conséquente et s'est enquis de savoir si des garde-fous juridiques pouvaient exister pour parer à cette éventualité. Julien Melin a assuré : "Nous ne disposons d'aucune possibilité légale pour le faire."
Brigitte Renaud a argumenté pour justifier sa proposition tarifaire : "Il faut les accompagner. Je ne veux pas prendre le risque qu'ils aillent monter ce projet ailleurs." David Salque-Pradier s'est alors étonné de décisions municipales qui se prennent sous prétexte de chantage émanant des porteurs de projets.
A noter encore que cette parcelle avait été initialement retenue pour y bâtir une nouvelle caserne de pompiers. Un autre terrain a donc été proposé à cet effet par la municipalité au SDIS qui semble satisfait de cette nouvelle proposition.
Un invité impromptu
Alors que Brigitte Renaud invitait les élus et l'assistance à interroger le couple d'entrepreneurs pour plus de précisions, un spectateur s'est levé et a apostrophé Jean-François Gounon. "Je suis Roland Paillet. Depuis plusieurs années, je travaille pour créer une résidence pour séniors sur Monistrol-sur-Loire. Vous m'avez approché en m'indiquant que vous étiez intéressé pour contribuer au financement de cette résidence puisque vous alliez disposer de fonds conséquents à la suite de la vente de votre affaire. Sans me méfier, je vous ai transmis tous les éléments en ma possession que j'avais accumulés pour monter ce projet à Monistrol. Puis, bizarrement, je n'ai plus eu aucune nouvelle de votre part. Aujourd'hui, je constate que vous reprenez ce projet à votre compte en le transportant sur Tence. Je vous ai fait gagner au moins un an de préparation en vous fournissant tous ces éléments. Vous avez trahi ma confiance !"
Et un magasin de bricolage
Toujours à l'initiative de Blandine et Jean-François Gounon, un magasin de bricolage, motoculture, quincaillerie, verra le jour en mars 2018 sur un terrain leur appartenant en face de Carrefour Market à Tence.
