dimanche, 22 mai 2022 17:15

Parution : "Introduction à une autre histoire du Chambon-sur-Lignon (août 1942-août 1943)" par Christian Maillebouis

Crédit Collection Pierre Sauvage. Praly (à gauche) avec sa fiancée chambonnaise et quatre de ses amis juifs photographiés en avril 1943 au Chambon-sur-Lignon.|| Crédit Collection Pierre Sauvage. Praly (à gauche) avec sa fiancée chambonnaise et quatre de ses amis juifs photographiés en avril 1943 au Chambon-sur-Lignon.|| ||

L'historien du Mazet-Saint-Voy Christian Maillebouis fait paraître un aperçu du fruit de ses solides recherches sur les traces de Léopold Praly, jeune inspecteur des RG au du Chambon-sur-Lignon, d'août 42 à août 43, où il meurt, à 23 ans, assassiné par la Résistance.

Depuis son chapitre sur le darbysme en France dans « Les minorités religieuses en France » sous la direction du professeur A.-L. Zwilling (voir https://afsr.hypotheses.org/files/2019/10/TM-pre%CC%81sentation-auteurs-et-couv.pdf) en 2018 et l'année suivante son ouvrage sur les complaintes huguenotes du Velay au XVIIIe siècle (voir https://www.lacommere43.fr/loisirs/item/27616-complaintes-des-huguenots-en-velay-une-parution-majeure-des-cahiers-de-la-haute-loire.html), Christian Maillebouis étudiait la période charnière 1942-1943 en Haute-Loire.

Un terreau de 20 000 documents d'une vingtaine de centres d'archives

L'auteur s'est attelé ici à une comparaison rigoureuse sur plus de 20 000 documents numérisés venant d'une vingtaine de centres d'archives. "De quoi complexifier la légende initiale du Chambon-sur-Lignon des années 1940 qui se réfère essentiellement aux témoignages de la famille du pasteur Trocmé, maintes fois recopiés sans esprit critique. Ainsi l'accueil des persécutés et le pacifisme sont devenus les emblèmes médiatiques de ce village. Mais quelle est la réalité de cette hospitalité si on ignore l'appareil répressif local ?" s'interroge Christian Maillebouis.


Coupable, complice, bouc émissaire mémoriel ?

Les 26 rapports du jeune (22 ans) inspecteur de police, Léopold Praly, en poste au Chambon-sur-Lignon fin 1942 jusqu'à son assassinat par la Résistance, dévoilent bien d'autres facettes de cette époque troublée.

Dans la préface de Didier Perre, président de l'association des Cahiers de la Haute-Loire, qui décrit l'auteur comme un "chercheur scrupuleux, sans attaches universitaires ou confessionnelles", résume bien le propos : "Alors, Praly, coupable, complice ou bouc émissaire mémoriel ? Christian Maillebouis ne tranche pas mais livre des pièces jamais exploitées qui permettront à chacun de se faire son idée ou d'apporter contradictions et nouveaux éléments."


Une centaine de pages accessibles au grand public

Christian Maillebouis en a tiré un premier résumé d'une centaine de pages accessibles à un large public non spécialiste, anticipant une publication plus savante s'il trouve un éditeur volontaire. En attendant cette ultime version papier, l'auteur a versé sur internet le brouillon de ses recherches gratuitement consultables aux liens donnés dans son nouvel ouvrage intitulé : « Introduction à une autre histoire du Chambon-sur-Lignon (août 1942-août 1943) » et vendu à 9 €.

Quelques sujets originaux abordés

Le rôle des autorités dans la répression des indésirables en Haute-Loire (préfet, maires, RG...).

La bipolarisation des protestants chambonnais entre calvinisme et influences anglicanes.

La grande maîtrise préfectorale des structures institutionnelles d'hébergement du village.

Le projet d'installation de deux radars sur la commune, qui y amène une quarantaine de soldats de la Wehrmacht en 1943.

L'amitié publique entre Praly et trois familles juives, soient onze réfugiés parisiens, qui lui ont toujours attribué leurs survies.

L'origine de la venue tragique de la police allemande au foyer des Roches, le 29 juin 1943.

L'attentat du 6 août 1943 contre Praly.

Contact Christian Maillebouis : histoire43@laposte.net

Dernière modification le dimanche, 22 mai 2022 18:24

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