lundi, 16 mai 2022 14:28

L'Ocean Viking a fait escale à l'Arbre vagabond au Chambon-sur-Lignon

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Ce dimanche 15 mai, la foule des grands dimanches était au rendez-vous pour une rencontre exceptionnelle avec Sophie Beau, directrice générale et fondatrice de SOS Méditerranée, et François Giraud, médecin humanitaire.

Cinq ans déjà qu'au cœur de l'hiver 2017, Jean-François Manier et l'Arbre vagabond avaient mis à l'honneur l'association, créée deux ans plus tôt par Sophie Beau, responsable de plusieurs associations humanitaires, et Klaus Vogel, capitaine de marine marchande. À cette occasion, les fidèles de l'établissement avaient découvert le film Les Migrants ne savent pas nager, magnifique documentaire sur l'Aquarius, le navire affrété par l'association jusqu'en 2018.

On se souvient du drame auquel l'association avait dû alors faire face, le gouvernement de Matteo Salvini refusant à l'Aquarius tout accès aux ports italiens, au mépris du droit maritime. La longue errance de l'Aquarius, avec six-cent trente rescapés à son bord, avait fait les gros titres et déclenché une exceptionnelle mobilisation citoyenne réunissant plus de trente mille manifestants dans toute la France.

Sauver, protéger et témoigner

L'évocation de ce moment fut l'occasion pour Sophie Beau de rappeler les termes du droit maritime, encore et toujours bafoué par l'Europe, en 2022 comme en 2018 : "Les bateaux ont une obligation légale à porter secours aux personnes en détresse en mer et doivent débarquer ces dernières dans des ports sûrs, où les opérations de sauvetage prennent fin à partir du moment où la vie des survivants n'est plus menacée." C'est pour pallier le naufrage de l'Europe politique en la matière que SOS Méditerranée s'est construite autour de trois missions : sauver, protéger et témoigner.

La Libye gère les secours en mer

"En 2022, s'il est redevenu possible d'accoster en Europe, au prix néanmoins d'une multitude de tracasseries administratives, visant à retarder, sinon à bloquer, les bateaux des ONG, l'Europe politique continue à démontrer son impéritie et son mépris pour la vie des candidats à l'exil. C'est en effet à la Libye, cet État qui n'en est pas un, où les droits des étrangers sont systématiquement bafoués, que l'Europe, entre aveuglement et hypocrisie, a délégué la gestion des secours en mer, avec des subventions de plusieurs millions d'euros à la clé."

En avril 2019, l'Aquarius, victime de harcèlement administratif et judiciaire de la part de l'Italie, est remplacé par l'Ocean Viking, battant pavillon norvégien, au prix d'efforts acharnés de SOS Méditerranée. Trente personnes à bord, marins, sauveteurs, équipe médicale, scrutent la Méditerranée, sauvent, protègent, soignent et accompagnent jusqu'à un port sûr les rescapés.

Une exposition à Saint-Agrève

Jusqu'au 3 juin, Éclaireuses d'humanité, exposition consacrée à ces opérations de sauvetage et à la place des femmes rescapées, sauveteuses et bénévoles de l'association, se tient au Centre socioculturel de Saint Agrève. Cette exposition a été imaginée par les bénévoles de l'antenne SOS Méditerranée de Saint-Étienne.

Saluant l'engagement de Jean-François Manier et de Boris Todorovitch, relais sur le plateau Vivarais Lignon, François Giraud, membre de l'antenne stéphanoise et porte-parole pour la Loire, a invité le public à rejoindre la mobilisation citoyenne et à prêter main forte à SOS Méditerranée en multipliant les actions de sensibilisation auprès du grand public, et plus particulièrement auprès des jeunes.

Quant aux donateurs privés, dont la générosité fut saluée tout au long de la rencontre, ils sont plus que jamais invités à contribuer, pour que des milliers de vies soient encore sauvées. SOS Méditerranée a permis à ce jour à 35 333 naufragés d'échapper à la mort.

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