dimanche, 02 janvier 2022 19:23

Le Mazet-Saint-Voy : privés d'accueil à la ferme le week-end, des agriculteurs réclament du changement

|||||||| |||||||| ||||||||

Le GAEC Salers et Bol d'air de la famille Russier au Mazet-Saint-Voy n'a plus l'autorisation d'accueillir des enfants placés de 6 à 12 ans, le week-end. Uniquement pendant les vacances scolaires à cause d'un texte... trop précis.

Une ferme qui offre un bon bol d'air à des enfants placés. Depuis 2012, Nicolas et Lise Russier organisent des accueils spécialisés à la ferme pour des enfants placés de 6 à 12 ans qui ont besoin de souffler en dehors de leur foyer, ainsi que pour des familles d'accueil qui ont besoin de repos pour se ressourcer. Ces accueils qui touchent au vivant (animaux, végétaux, jardinage) permettent à l'enfant de découvrir, expérimenter, apprendre et ainsi reprendre confiance en eux après un vécu personnel chaotique, parfois traumatique.

Un texte législatif appliqué à la lettre

Cette solution existe depuis l'après-guerre mais depuis deux ans, les agriculteurs mazetois n'ont plus l'autorisation de le faire le week-end, uniquement pendant les vacances. Pourquoi ? Parce qu'un texte provenant du Code des Actions Sociales et des Familles stipule qu'aucun accueil ne peut être inférieur à... quatre jours. "J'ai beau être éducatrice spécialisée avec expérience de 20 ans en maison d'enfants, je ne rentre pas dans les cases administratives car je ne suis pas "Famillle d'accueil" ni "Lieu de vie"", s'agace Lise Russier.

Un bol d'air pour les enfants et les familles

Ainsi, du jour au lendemain, depuis septembre 2019, tous les accueils de week-end sont annulés par l'ASE. Par contre, la Mazetoise peut continuer ses séjours de vacances.

Stupéfaction et colère des familles d'accueils qui avaient trouvé un lieu sécurisant pour les enfants dont elles s'occupent, mais qui doivent attendre deux mois, entre chaque vacances scolaires donc, pour se ressourcer elles mêmes, "car c'est un travail prenant et énergivore".

L'Assemblée nationale sollicitée pour légiférer

Le couple a ainsi alerté rapidement la conseillère départementale Nathalie Rousset ainsi que la députée Isabelle Valentin. Cette dernière tente de faire remonter la question à l'Assemblée nationale. "Mais ce n'est jamais la priorité du moment : manifestations pour les retraites, gilets jaunes, puis Covid 19, le mieux-être des enfants placés n'a pas l'air de sensibiliser nos politiques. Et pourtant ce sont bien de futurs citoyens, leur offrir une soupape, à eux et leurs familles d'accueil, revient à faire de la prévention et les aiguiller dans la vie avec des valeurs pour ne pas déraper dans la haine", s'insurge l'agricultrice qui continue son combat, épaulée par Denise Souvignet, agricultrice à Raucoules et présidente du réseau "Bienvenue à la ferme" 43. "On compte aujourd'hui deux gîtes de ce type en Haute-Loire pour accueillir les enfants. La capacité d'accueil est déjà réduite. C'est bénéfique pour les enfants de découvrir la vie d'une ferme, ce sont des partages et des échanges, ils sont actifs pour s'occuper des animaux.

Dernière modification le dimanche, 02 janvier 2022 20:25

Partager sur :