Jeudi soir à Tence, si le ciné-débat proposé autour du documentaire de Gilles Perret et François Ruffin,"Debout les femmes", n'a pas rallié une assistance étoffée, il s'est révélé pourtant fort en émotion et riche d'enseignements.

L'équipe qui préside aux destinées du cinéma de Tence a l'heureuse habitude de jalonner la programmation de séances entourées de rencontres et de débats. Le documentaire "Debout les femmes" de François Ruffin et Gilles Perret mettant en lumière le combat de travailleuses de l’ombre, aides à domicile, auxiliaires de vie, accompagnantes d'élèves en situation de handicap..., s'y prêtait bien.

La projection bénéficiait de la présence d'une représentante de la Loire du collectif La Force invisible des aides à domicile.

Les métiers du lien

Ce documentaire se présente comme un carnet de bord, entamé avant l’épidémie de Covid, poursuivi pendant, où l'on suit le député de la France insoumise François Ruffin, au gré de sa mission parlementaire menée avec celui qu’il présente au départ comme « une tête de con », le député La République en marche Bruno Bonnell. Et ce duo a priori improbable s'apprivoise, crève l'écran, et surtout se fédère autour de cette cause : faire adopter une proposition de loi offrant un vrai statut à ces "métiers du lien", rendre leur dignité à ces femmes exploitées, méprisées.

Une précarité permanente

Au gré des rencontres de terrain nourrissant puissamment l'enquête des députés, des femmes racontent, montrent leur quotidien au travail. Elles donnent à sentir cette précarité permanente qui, malgré des journées de travail épuisantes, un investissement personnel patent, bouche leur horizon. Difficile de ne pas être touché, à la fois par les travailleuses qui s'expriment que par ce que l'on entrevoit de l'existence des personnes dont elles s'occupent...

Des disparités criantes

Dans la salle, les échanges ont permis de faire émerger des situations comparables sur le territoire, mais aussi de mettre en relief des avancées possibles, et de pointer les disparités de traitement. Ainsi, par exemple, si en Haute-Loire, le Département a accepté une augmentation des indemnités kilométriques, ce n'est pas le cas dans la Loire. De même, si l'association locale d'aides à domicile de Tence rémunère le temps passé en trajet pour aller d'un usager à l'autre, cela n'est pas valable sur d'autres secteurs tout proches.

Autant de disparités interrogent et suggèrent autant de combats à mener, ici et maintenant.

Prochain rendez-vous

Dans le cadre de "Un mois pour l'Arménie", en partenariat avec L'Arbre vagabond du Chambon-sur-Lignon : projections du film "Celui qu'on attendait" de Serge Avédikian mercredi 1er décembre à 20 h 30 et de "L'Armée du crime" de Robert Guédiguian le mercredi 8 décembre (séance suivie d'un débat avec Alain Kuradjian, du centre culturel arménien de Saint-Chamond).