Vendredi soir, la belle grange du Château du Mazel de Tence servait d'écrin de choix à un époustouflant récital de piano de Nareh Arghamanyan.
C'était la première incursion du festival Jubilons ! hors des murs hospitaliers de la Commanderie de Devesset. Nareh Arghamanyan rayonnait dans ce majestueux décor rustique, réveillé par des guirlandes lumineuses accrochées façon guinguette, des toiles colorées disposées en fond de scène.
La pianiste de dentelle rouge vêtue servait avec virtuosité un répertoire exigeant laissant l'auditoire pantois.
Une interprétation personnelle d'une grande beauté
Un spectateur familier des festivals de musique nous a confié ceci : "Nareh Arghamanyan a un nom compliqué, mais retenez-le bien : quand elle sera célèbre, tous les spectateurs réunis au château du Mazel pourront dire : "j'y étais quand elle est venue à Tence". Nareh sait jouer le romantisme, la douceur, la tendresse, et elle sait aussi jouer la grandeur, la détermination, l'énergie et la force totale. Elle sait jouer avec une virtuosité époustouflante, mais elle est splendide aussi dans les passages lents et posés qui émeuvent. Surtout elle sait passer en un clin d'œil d'un registre à un autre avec une grande précision, et pour chacun de ses morceaux elle développe une interprétation personnelle d'une grande beauté. C'était un grand moment."
Un prélude au "Mois de l'Arménie" cet automne
Le choix de programmer Nareh Arghamanyan était la contribution anticipée de Jubilons ! au "Mois de l'Arménie" que se déroulera du 9 novembre au 12 décembre à l'Arbre vagabond au Chambon-sur-Lignon, signale Catherine Arnold-Janody.
Prochain rendez-vous au Château du Mazel
Le pianiste Nicolas Stavy se produira dimanche 25 juillet à 20 h 30 au Château du Mazel. Tarif : 20 euros
Il est conseillé de réserver ses places auprès de l'Office du tourisme du Haut-Lignon (04 71 59 71 56) et via le site internet jubilons.org
Une partition rare des 7 Dernières paroles du Christ
Le pianiste donnera une partition exceptionnelle et rare. "Il y a quelques années, j'ai découvert lors d'une tournée en République Dominicaine, par hasard (!) , une édition originale du XVIIIe siècle de cette version presque inconnue pour piano des 7 Dernières paroles du Christ de Haydn. De retour en France, une copie sous le bras, j'ai (un peu avec difficulté, je l'avoue) pu authentifier le fait qu'elle ait été terminée et autorisée par Haydn lui-même. Aujourd'hui encore presque inconnue, cette version pour piano permet à mes yeux de conjuguer la densité et la richesse de la version originale pour orchestre et l'intimité de la version pour quatuor à cordes."
Une autre grande transcription
Il fallait en complément de programme à ce chef-d'œuvre une autre grande transcription: "J'ai choisi (et ce sera la première fois au Château du Mazel à Tence) cette immense transcription du prélude et fugue en la mineur originalement pour orgue de Bach transcrit au piano par Liszt", relate Nicolas Stavy.
