dimanche, 14 août 2016 18:07

Rassemblement des protestants à La Favéa : sortir de la peur qui mine les énergies

La Favéa, dans une clairière du Lizieux, entre Le Mazet-Saint-Voy, Araules et Freycenet de Saint-Jeures.|Le professeur Marc Lienhardt donnait une conférence sur Luther.|Le culte était jalonné de chants.|Répétition générale avant le culte.|Le pasteur Jean-Pierre Sternberger présidait le culte.|Bernard Valla, représentant le Consistoire de la Montagne, accueillait les participants.|Bernard Valla, représentant le Consistoire de la Montagne, accueillait les participants.||| La Favéa, dans une clairière du Lizieux, entre Le Mazet-Saint-Voy, Araules et Freycenet de Saint-Jeures.|Le professeur Marc Lienhardt donnait une conférence sur Luther.|Le culte était jalonné de chants.|Répétition générale avant le culte.|Le pasteur Jean-Pierre Sternberger présidait le culte.|Bernard Valla, représentant le Consistoire de la Montagne, accueillait les participants.|Bernard Valla, représentant le Consistoire de la Montagne, accueillait les participants.||| Photo la Commère 43|Photo la Commère 43|Photo la Commère 43|Photo la Commère 43||Photo la Commère 43|Photo la Commère 43|||

Ce dimanche 14 août, la rencontre annuelle de La Favéa au coeur de la forêt du Lizieux, à l'initiative du Consistoire de la Montagne, poussait à la réflexion autour des valeurs du protestantisme et invitait à l'engagement.

Ce rendez-vous annuel renvoie à l'histoire du protestantisme sur le Plateau. Dans une clairière sous le pic du Lizieux, entre Le Mazet-Saint-Voy, Araules et Freycenet de Saint-Jeures, se tenaient les cultes clandestins imposés par la révocation de l'édit de Nantes en 1685.

Ce dimanche après-midi, dans la fraîcheur bienfaisante des sous-bois, sous les hêtres et les sapins, le Consistoire de la Montagne (les églises protestantes unies de Devesset, Le Chambon-sur-Lignon, Le Mazet-Saint-Voy, Le Puy, Saint-Agrève, Tence, Yssingeaux) organisait la rencontre de La Favéa sur ce site des cultes du Désert.

Se souvenir sans commémorer officiellement

Bernard Valla, représentant le Consistoire de la Montagne, rappelait en prélude : "Nous réunir une fois par an sur un lieu emblématique est la façon protestante de nous souvenir que nous devons notre existence et notre liberté au courage et aux sacrifices consentis par nos pères, sans toutefois en faire une commémoration officielle."

Bien sûr, les sentiments animant les personnes réunies dans cette assemblée pacifique n'ont plus rien à voir avec ceux de leurs ancêtres persécutés pour leur foi. Pour autant, la peur, la peur de l'inconnu, du différent, du divergent, est bien là. La peur de la folie meurtrière, de l'attentat qui frappe partout, n'importe qui, est cruellement présente. Cette peur qui ne grandit pas mais pousse au mieux au repli sur la sphère intime, au pire au rejet violent de l'autre.

Craindre ses loups intérieurs plutôt que les autres

"Qui a peur de qui?" interrogeait le pasteur Jean-Pierre Sternberger à travers sa percutante prédication prenant appui sur le Livre de Jérémie dans l'Ancien Testament.

La prédication s'ouvrait et se refermait sur le texte de la chanson "Les loups sont entrés dans Paris" de Serge Reggiani. "Et si c'était une nuit Comme on n'en connut pas depuis, Depuis cent mille nuits. Une nuit de fer, une nuit de sang ... Les hommes avaient perdu le goût De vivre, et se foutaient de tout Leurs mères, leurs frangins, leurs nanas Pour eux c'était qu'du cinéma Le ciel redevenait sauvage, Le béton bouffait l'paysage..."

Le pasteur lançait in fine : "On craint les loups de l'extérieur, mais ils sont plus dangereux encore nos loups du dedans."

Des pommiers à planter inlassablement avec Luther...

En première partie de rencontre, la  conférence donnée par le professeur Marc Lienhardt sur le sujet "Luther en son temps et de nos jours", permettait de mieux cerner une personnalité majeure dans l'histoire de la Réforme, tranchée, pas du tout ouverte à la pluralité des doctrines et malaisée à cerner pour le commun des mortels. Marc Lienhardt s'est attaché à replacer l'homme et ses idées dans le contexte de son époque puis à en restituer toute l'actualité.

On retiendra volontiers cette phrase qui invite à l'action tenace et optimiste, que l'on prête à Martin Luther : "Même si demain est le dernier jour, je planterais aujourd'hui un pommier".

"Et il y a encore beaucoup de pommiers à planter !" signalait le conférencier.

Dernière modification le jeudi, 18 août 2016 12:32

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