dimanche, 20 janvier 2019 08:14

Chambon-sur-Lignon : ils ont testé leur talent à l'exercice de la dictée

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La Nuit de la lecture s'est achevée samedi soir à la bibliothèque du Chambon-sur-Lignon par une dictée. Un exercice toujours compliqué.

Deux ans après le dernier exercice, la médiathèque du Chambon-sur-Lignon a remis la dictée au programme de la Nuit de la lecture. Samedi soir, de 20 heures à 22 heures, sagement installés entre les rayons, une quarantaine de personnes ont tenté la dictée récitée par Nélia Maneval, ancienne professeure de français.

Une dictée sur le Lignon

Le texte, "Le Lignon", est une dictée inédite concoctée par Hélène Guilhot, ancienne institutrice du Chambon, qui animait le club d’orthographe au Chambon-sur-Lignon dans les années 2000. Hélène Guilhot avait été Dico d’argent pour une dictée de Bernard Pivot. A ce titre, elle avait été sollicitée par Raymond Vincent, le maire de l'époque, pour organiser des dictées estivales qui connaissaient un vif succès.

Pascale Maret prend sa revanche

Le meilleur élève 2019 est Pascale Maret du Chambon-sur-Lignon, avec 4 fautes. En 2017, elle avait terminé 2e derrière Patrick Renault. La 2e place revient cette année à Françoise Buscarlet du Chambon-sur-Lignon (6 fautes), et la 3e place à Aimée Bard du Chambon-sur-Lignon (9 fautes), à égalité avec Sabine Malard, Laurence Cochet et Denise Valla.

La bourse aux livres fait un carton

La journée de samedi avait commencé avec la bourse aux livres. Toute la journée, plusieurs centaines de personnes ont défilé pour venir acheter à prix dérisoire l'un des 1 000 livres (de 0,20 à 5 euros). Une recette de 400 euros a été dégagée. Autre succès de la journée : le livre à la coque. 18 personnes sont venues présenter leur coup de coeur littéraire en 3 minutes chrono.

Le texte de la dictée

Le Lignon

Mon lieu de naissance est moins controversé que celui de la belle Loire aux nombreuses sources, près du mont Gerbier-de-Jonc. Je jaillis, moi aussi, au pied de ces montagnes qui se dessinent à votre horizon et mes eaux glacées dévalent la pente, bondissant par-dessus les rochers, inondant parfois les prairies où paissent des bovins tranquilles […]

Ni torrentiel, ni trop indolent, je continue ma descente, arrosant des plateaux vert tendre ou couverts de genêts, prodiguant ma fraîcheur aux bourgades que je traverse.

Mais quels que soient la température et le moment de la journée, le pêcheur est le plus fidèle de mes visiteurs : c’est un petit braconnier, dans l’eau jusqu’à mi-cuisses, qui essaie de surprendre dans son repaire un barbeau frétillant et qui, avec des asticots, des vermisseaux et autres leurres plus ou moins licites appâte vairons et goujons pour la friture du soir. C’est aussi le « professionnel », dûment équipé d’un matériel haut de gamme, attentif aux réserves halieutiques, à la période du frai, qui, en accord avec les gardes-pêche, n’effectuera ses prises qu’à bon escient.

Je ne suis pas surpris que vous appréciiez les charmes bucoliques de mes eaux qui paressent entre les hampes des roseaux, les laîches et la menthe.

Mais que l’on ne me croie pas toujours docile. Chacun se souvient ici de mes crues presque imprévisibles et des ravages qu’elles ont causés.

Alors, ne péchez pas par imprudence si vous vous êtes donné rendez-vous pour des
pique-niques au bord de l’eau. Que vous ayez convié des citadins de passage, des gens du cru ou de très officielles légumes, guettez les cumulo-nimbus, car après l’orage, je peux devenir impétueux et parcourir, tel un démon déchaîné, les quelque trente à quarante derniers kilomètres de mon cours, avant de me jeter dans la Loire.

Dernière modification le dimanche, 20 janvier 2019 08:33

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