dimanche, 19 juin 2016 19:20

Jean-Philippe Le Forestier : mon père, ce héros ordinaire

En quête chacun de leur mémoire familiale, Jean-Philippe (à gauche) et Léa (à droite) font connaissance samedi au Lieu de mémoire.|Beaucoup d'émotion pour Léa Zehavi-Brezis.|Une conférence à deux voix très réussie avec Rachel Reboul et Jean-Philippe Le Forestier.|| En quête chacun de leur mémoire familiale, Jean-Philippe (à gauche) et Léa (à droite) font connaissance samedi au Lieu de mémoire.|Beaucoup d'émotion pour Léa Zehavi-Brezis.|Une conférence à deux voix très réussie avec Rachel Reboul et Jean-Philippe Le Forestier.|| Photo La Commère 43|Photo La Commère 43|Photo la Commère 43||
Samedi, la conférence de Rachel Reboul et Jean-Philippe Le Forestier "Le docteur Roger Le Forestier, itinéraire d'un héros ordinaire" a passionné une assistance étoffée et permis une rencontre émouvante.

L'un, Jean-Philippe, a passé une bonne partie de son existence à creuser la mémoire pour combler le manque suscité par l'absence de ce père, résistant, que les nazis lui ont arraché le 20 août 1944. L'autre, Léa, s'attache à remonter le fil de la mémoire pour comprendre un peu mieux qui était au fond sa mère, adolescente juive hollandaise mise à l'abri au Chambon-sur-Lignon, décédée il y a six ans, et qu'elle n'a pas osé questionner lorsqu'il était encore temps.

Venue d'Israël tout exprès
Léa a fait, exprès, le voyage depuis Israël pour suivre la conférence donnée par Jean-Philippe Le Forestier samedi au Lieu de mémoire au Chambon-sur-Lignon. Car sa mère, Rachel Barsam, a vécu de novembre 1942 à juin 1943 dans le foyer de Roger et Danielle Le Forestier au Chambon-sur-Lignon, les parents de Jean-Philippe. "Je viens en fille vivante portant sa mère défunte en elle", confie-t-elle. "Je me sens aujourd'hui davantage en paix avec cette histoire. Cette démarche était impérative pour moi."

Sur une photo noir et blanc, dentelée, on découvre le beau visage de la brune Rachel tenant dans ses bras deux bambins, Jean-Philippe et son frère. Ce cliché, le docteur Roger Le Forestier l'avait dans son portefeuille lorsqu'il a été arrêté le 4 août 1944 au Puy-en-Velay.

Une conférence à plusieurs voix
A deux voix, avec Rachel Reboul, Jean-Philippe a raconté le parcours de ce jeune médecin doué, marqué par sa foi protestante, humaniste indécrottable, provocateur, courageux, enjoué et anticonformiste, irréductiblement fidèle au serment d'Hippocrate tout en luttant contre la peste brune, mort pour la France.

Une troisième voix, celle de Monique Fillot, s'est élevée pour narrer la fin terrible lors du massacre de Saint-Genis-Laval.

Et l'assistance est ressortie bouleversée par l'évocation de ce destin brisé, avec à l'esprit les derniers mots de Roger Le Forestier écrit à sa bien-aimée : "Embrasse les enfants tous les matins de ma part. Garde tes cheveux en tresse en souvenir car je t'aime ainsi coiffée..."


Pour suivre l'actualité du Lieu de mémoire au Chambon-sur-Lignon, voir leur site ici
Dernière modification le dimanche, 19 juin 2016 20:40

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