mardi, 19 avril 2022 15:35

Car-jacking de Laussonne : le tribunal prononce une peine de 4 ans de prison ferme

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L'auteur présumé d'un car-jacking a été jugé mardi devant le tribunal correctionnel du Puy-en-Velay. Il a été condamné à cinq ans de prison dont quatre ans ferme.

Placé en détention provisoire depuis son interpellation le soir des faits, l'homme de 37 ans remontait ce lundi 11 avril du Sud de la France pour Le Chambon-sur-Lignon, là où une des rares cures de désintoxication avait fonctionné.

Il menace une automobiliste et vole son véhicule

Ce soir-là, il a menacé une jeune conductrice de 20 ans, la forçant à sortir de son véhicule et la mettant en joue avec un pistolet d'alarme. Il avait aussi fait usage de l'arme à blanc avant de s'enfuir au volant de sa principale victime. Une heure plus tard, il avait été retrouvé à Cussac-sur-Loire dans la voiture volée, victime d'un malaise après avoir ingurgité d'importantes quantités de médicaments et de drogues (crack, héroïne, cocaïne).

Les gendarmes retrouveront dans sa voiture abandonnée à Laussonne un arsenal : plusieurs revolvers, un pistolet, une machette et des munitions. Le prévenu, qui conçoit être paranoïaque et a versé dans la drogue à 13-14 ans, se justifie en faisant référence à la dangerosité du milieu de la drogue.

"Des faits gravissimes"

"Ce sont des faits gravissimes", sermonne Fabien Sartre, le président du tribunal. "Je regrette amèrement ce que j'ai fait. J'espère que les personnes que j'ai agressées (la conductrice et un autre automobiliste) n'auront pas de séquelles."

De dépressions en rechutes, le prévenu, en invalidité depuis dix ans, a été diagnostiqué bipolaire. Il a aussi fait plusieurs tentatives de suicides et ce 11 avril, il semblait vouloir en finir avec la vie. "Vous passez tout votre argent dans les stupéfiants. La collectivité paie pour votre drogue, c'est scandaleux", gronde encore le président du tribunal.

Pour l'avocate de la victime, sa cliente "a joué sa vie à ce moment-là. Elle n'a plus accès au sommeil et elle n'a que 20 ans. Elle prend des médicaments pour être calme en journée et dormir la nuit".

"Une illustration des ravages des stupéfiants"

Pour le substitut du procureur, Rodolphe Part, "c'est une nouvelle illustration des ravages des stupéfiants. Fort heureusement, il n'y a pas eu de blessé. Mais il braque sa victime avec un Glock 17, le coup de feu a bien eu lieu". Prenant en compte une seule mention au casier judiciaire qui remonte à 2004 et les pathologies psychiatriques du prévenu, le représentant du Parquet a demandé 36 mois de prison dont 18 mois ferme, des obligations de soins et de travail, l'interdiction de détenir une arme pendant 5 ans, suspension du permis pour 12 mois et la confiscation des scelles.

Bipolaire ou schizophrène ?

Pour l'avocate du prévenu, elle pense que son client "est schizophrène et non bipolaire. La prise de drogue l'y conduit souvent. Sans crise schizophrénique, il n'aurait pas réagi ainsi. Ce monsieur n'a pas besoin de prison mais de soins. Il faudrait un an de prison maximum pour aménager la peine, ses parents s'engagent à s'occuper de lui. Et je rajouterai aussi l'interdiction totale de paraître en Haute-Loire pour rassurer la victime."

Le tribunal plus sévère

Finalement, le tribunal a été bien au-delà des réquisitions en condamnant le prévenu à cinq ans de prison, dont 4 ans ferme, une interdiction de Haute-Loire, une interdiction de détenir une arme pendant cinq ans, la suppression du permis et interdiction de le repasser avant trois ans. Les scellés sont définitivement confisqués.

Dernière modification le mardi, 19 avril 2022 16:23

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