mercredi, 24 novembre 2021 12:49

Saint-Jeures : un incendie suspect sur le chantier d'une maison en construction

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Un feu s'est déclaré dans la nuit de mardi à mercredi sur le chantier d'une maison en construction à la sortie du bourg de Saint-Jeures, sur la route du barrage de Lavalette. Un camion plateau et un cabanon de chantier ont brûlé. Et des questions émergent pour un projet qui interroge dans le village. Le propriétaire réagit.

Une enquête a été ouverte et des techniciens en investigation criminelle sont venus mercredi matin réaliser des analyses de cet incendie suspect qui intervient sur le chantier d'une maison en construction dont les travaux de terrassement ont commencé depuis quelques jours seulement.

Le camion benne était accolé à un abri de chantier et immobilisé depuis deux jours. L'alerte du feu a été donnée par un voisin vers 5 h 10. Les pompiers sont intervenus pour éteindre le sinistre mais le camion a été détruit et le local de chantier aussi.

Une maison avec 10 chambres

Alors que l'enquête commence, cet incendie met en lumière un projet de construction qui fait beaucoup parler à Saint-Jeures par ses dimensions. Des habitants se sont plaints auprès de différentes collectivités de ce projet d'une maison de 1184 m2 avec une piscine intérieure et un bâtiment sur un terrain de 11000 m2. La grandeur inquiète et le contenu du permis de construire a soulevé d'autres craintes : ce permis de construire comprend une salle de prière de 20 m2 et la maison comptera 10 chambres. Ce qui a fait naître des rumeurs dans ce village du Plateau entre mosquée et école coranique.

Les porteurs du projet, un couple de Lyonnais, qui possèdent plusieurs entreprises en Franche-Comté, Rhône, Loire (dont des micro-crèches sur la Loire), envisagent de construire cette maison pour s'installer avec leurs trois enfants.

Une montée des tensions

Le maire de Saint-Jeures dit "comprendre les inquiétudes mais aucun recours n'est possible". Il montre ses craintes face à la montée des tensions. Une voisine raconte : "Je les ai rencontrés, ils sont très gentils. La maison est grande mais quand on a les moyens, je ne vois pas où est le problème."


Entre désarroi et déception

Yassine F., le propriétaire, qui a déposé plainte, oscille entre désarroi et déception : "Je pensais que Saint-Jeures était une terre d'accueil. Je ne savais pas qu'il fallait se justifier sur le nombre de chambres. J'ai indiqué sur le permis qu'il y aurait une salle de prières parce que je n'ai rien à cacher. A titre personnel, je ne suis pas pratiquant mais mes parents et mes beaux-parents le sont eux. Cette maison est celle d'une vie imaginée pour y abriter mes enfants, mes petits-enfants, mes parents... Puisque dans notre culture, on ne met pas ses parents à l'Ehpad, on les accueille chez soi."


Une menace claire

"J'ai la chance de bien gagner ma vie avec mes entreprises, je veux disposer d'un logis confortable. Et il ne faut pas se mentir, les terrains ici sont beaucoup moins chers. Vivre à Saint-Jeures permet de fuir les nuisances sonores et l'insécurité urbaine. Je pensais qu'ici tout se passerait bien, mais je me suis trompé. Cet incendie, je le vois comme une menace qui nous est adressée, le message est clair. Plusieurs sentiments s'entrechoquent, entre abattement, énervement, envie de tout abandonner. Et en même temps, je me dis que je n'ai rien fait de mal, il ne faut pas céder à cette partie raciste de la France."

Dernière modification le mercredi, 24 novembre 2021 14:12

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