lundi, 27 janvier 2020 16:39

Double homicide de "Lichemialle" : le procès maintenu mais allégé

||Marie Moschetti, avocate générale|Les avocates des parties civiles|La cour est présidée par Sébastien Talenti|Me André Buffard|Me Vanessa Bonnard.|| ||Marie Moschetti, avocate générale|Les avocates des parties civiles|La cour est présidée par Sébastien Talenti|Me André Buffard|Me Vanessa Bonnard.|| ||||||||

Le procès du double homicide de "Lichemialle" à Saint-Pal-de-Mons a débuté lundi devant les assises de Haute-Loire. Les débats se sont ouverts avec la demande de renvoi de tous les avocats. Une demande rejetée par la cour qui a néanmoins décidé la disjonction du dossier.

Comme une semaine plus tôt pour le procès des incendiaires présumés de la préfecture, le procès a débuté par un duel entre la cour et les avocats dans un contexte de grève nationale des avocats.

Trois solutions pour la cour

Sans surprise, tous les avocats ont plaidé le renvoi du dossier dans sa globalité. Le président de la cour, Sébastien Talenti, a indiqué que trois solutions s'offraient à lui : le renvoi, le maintien ou la disjonction, soit le maintien du procès pour les deux accusés et le renvoi pour les quatre hommes poursuivis pour des délits connexes.

Un compromis rejeté en bloc par les avocats de la défense et des parties civiles.

Incarcérés depuis trois ans

Pour Marie Moschetti, avocate générale, le maintien du procès a été formulé. "Le débat politique ne doit pas se tenir dans une enceinte judiciaire. Les deux accusés sont incarcérés depuis mars 2017, on se rapproche du délai maximum de maintien en détention provisoire. Ils encourent la peine maximale qui est la perpétuité, ils doivent être fixés sur leur sort dans un délai raisonnable."

Une avocate risque des sanctions

La cour a finalement décidé la disjonction du dossier. Deux avocats ont été commis d'office, soit les mêmes qui avaient été choisis par les accusés. Les quatre autres hommes poursuivis pour non dénonciation de crime (et recel de corps pour l'un des quatre) seront de nouveau cités, peut-être à la session de juin.

Me Vanessa Bonnard, avocate de l'un des deux accusés, a refusé de défendre son client en signe de protestation. "Vous risquez des sanctions disciplinaires", le prévient le président. "J'en assume les conséquences", répond-elle.

Le procès doit se poursuivre toute la semaine. La délibération est attendue pour la fin de semaine.

Rappel des faits

En février et mars 2017, les corps de deux hommes, Christophe et Romain, 45 ans, deux amis qui vivaient à Saint-Didier-en-Velay et Saint-Pal-de-Mons, avaient été retrouvés à 400 km des lieux du crime, au bord du lac d'Esparron-de-Verdon et dans les Alpes-de-Haute-Provence.

Le double meurtre s'est déroulé dans un appartement de "Lichemialle", un hameau sur la partie de Saint-Pal-de-Mons. Les corps avaient été déplacés. Les deux dépouilles avaient été retrouvées le 18 février et 17 mars 2017.

Les deux dépouilles ont été retrouvées pieds et poings liés et dans un linge. L’autopsie avait confirmé les violences inouïes qu’ont subi les deux victimes.

Deux frères de La Séauve-sur-Semène et Saint-Pal-de-Mons avaient été arrêtés. Anthony et David K. avaient reconnu le double homicide dans l’appartement de l’une des deux victimes pour une histoire de vol. Les deux frères sont depuis en détention provisoire.

Les deux accusés sont poursuivis pour "arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire suivi de mort".

Dernière modification le lundi, 27 janvier 2020 17:47

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