lundi, 20 janvier 2020 11:26

Incendie de la préfecture : bras de fer tendu entre les juges et les avocats

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Lundi matin, le procès des incendiaires présumés de la préfecture du Puy-en-Velay le 1er décembre 2018 s’est ouvert au tribunal correctionnel. Les avocats des prévenus et des parties civiles ont demandé le renvoi. Le tribunal a refusé à deux reprises. L’audience doit reprendre lundi à 15 h 30.

Ce procès inaugure la salle d’audience rénovée au tribunal correctionnel. Refaite pour convenir aux assises, elle était principalement occupée par les avocats et les journalistes lundi matin. Une trentaine de journalistes, représentant une quinzaine de médias, suivent le début de ce procès qui revêt une dimension nationale.

Des avocats en grève

Les avocats étaient en force pour montrer l’unité de la profession dans le cadre de la gronde contre la réforme des retraites. A leur troisième semaine de grève, ils ont demandé un premier renvoi par la voix du bâtonnier Jacques Soulier, également avocat d’un prévenu. « Le nouveau régime risque de faire fermer la moitié des cabinets d’avocats en Haute-Loire. Ce sera la fin des libertés pour ceux qui ont besoin d’un avocat commis d’office par manque de moyens financiers. » « On ne demande pas le renvoi de gaieté de cœur », ajoute Me Cécile Linossier.

Un prévenu en détention provisoire pourrait être libéré en cas de renvoi

Le procureur de la République, Nicolas Rigot-Muller, a à l’inverse demandé aux trois juges de « retenir » ce dossier et éviter un renvoi à 6 mois, 8 mois voire un an. « Cela ferait libérer un détenu dans l’attente de son procès. Et on est face à un risque de réitération avéré. »

Le tribunal a refusé ce premier renvoi, estimant « que les infractions jugées ont porté atteinte à un symbole de l’état de droit ». Le juge a aussi mis en avant « les contraintes d’organisation d’un tel procès » et confirmé qu’un homme, incarcéré en détention provisoire depuis douze mois, devait être jugé ».

Un procès très tactique

Les avocats sont revenus à la charge en désignant trois avocats à la barre. Ces trois défenses ont tour à tour demandé un délai de 24 heures pour prendre connaissance du dossier.

« Je regrette ces manœuvres », a déploré le procureur.

Les trois avocats ont alors demandé à être relevés de leur nomination. Le tribunal a suspendu l’audience qui doit reprendre à 15 h 30. « Il est têtu, nous aussi », lâche une avocate du barreau.

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