Un accident de la circulation s'est produit entre un automobiliste et un cycliste le mercredi 21 août peu avant 20 heures sur la commune de Brives-Charensac, côte de Tireboeuf. Finalement, l'enquête a permis de confondre le responsable de l'accident qui se présentait comme le témoin.

Cette affaire a connu un épilogue plutôt inattendu. La victime, 45 ans et domiciliée à Lyon, expliquait lors de son dépôt de plainte qu'il effectuait un périple avec son vélo muni d'une remorque.

En montant cette côte de Tireboeuf, il se trouvait projeté au sol, sans avoir pu anticiper quoi que ce soit. Il était sonné, sans perte de connaissance. Un témoin se présentait à lui. Il était par la suite entendu par les enquêteurs de la brigade des délits routiers et accidents. Ce témoin indiquait qu'il suivait un véhicule de couleur sombre, que ce dernier avait fait un écart sur la chaussée et que tout de suite après il avait remarqué la présence d'un cycliste au sol, comprenant qu'il avait été percuté par le véhicule en question.  

Un appel à témoins lancé par la police

Les éléments trop peu précis apportés par ce témoin sur le véhicule en cause incitait les policiers à diffuser un appel à témoins.

Les enquêteurs exploitaient la vidéo-protection ce qui leur permettait d'identifier le véhicule qui circulait devant celui du témoin et donc susceptible d'être impliqué dans l'accident avec délit de fuite. Le propriétaire du véhicule identifié sur vidéo était entendu. Il niait formellement être l'auteur de l'accident mais déclarait en avoir été témoin. Il indiquait qu'il avait parfaitement vu dans son rétroviseur un véhicule percuter le cycliste puis s'arrêter.

La vidéo-protection parle

Un élément troublant était par ailleurs communiqué aux policiers par une jeune femme qui s'était arrêtée sur le lieu de l'accident. Elle indiquait qu'elle avait remarqué que le rétroviseur du véhicule du premier témoin, "pendait" le long de la carrosserie. 

Les enquêteurs procédaient alors à de nouvelles recherches vidéos. Il était notamment remarqué qu'au moment de s'engager côte de Tireboeuf, le rétroviseur droit du véhicule du témoin principal était en place et qu'après avoir quitté les lieux de l'accident il avait bien manifestement subi un choc, ce qui confortait dans l'esprit des enquêteurs l'idée que ce témoin était peut-être finalement le véritable auteur des faits.

2 500 euros de réparation et 21 jours d'ITT

Le cycliste présentait au service de police un devis de réparation de son vélo s'élevant à plus de 2 500 euros avec une ITT de 21 jours pour son dommage corporel. Le mis en cause présumé était placé sous le régime de la garde à vue pour des faits de blessures involontaires, dénonciations mensongères et calomnieuses.

Il reconnaissait alors avoir menti et être bien l'auteur de l'accident. Il déclarait s'être arrêté juste après et avoir porté secours au cycliste en le mettant sur le trottoir. Il se ravisait en admettant que c'est le cycliste lui-même qui s'était relevé et qu'il n'avait fait que lui parler, n'étant même pas à l'origine de l'appel aux pompiers. Il reconnaissait "avoir fait une grosse bêtise".

Ce mis en cause, un habitant de Coubon âgé de 52 ans, était finalement remis en liberté.

Un jugement en décembre

Il devra en décembre répondre des faits devant le tribunal correctionnel du Puy de blessures involontaires, dénonciation mensongère et dénonciation calomnieuse, cette dernière incrimination résultant de sa dénonciation comme l'auteur des faits d'un autre automobiliste (qui a déposé plainte).