mardi, 13 novembre 2018 10:48

Elevage illégal de sangliers à Bas-en-Basset : le Parquet réclame le démontage du parc

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Suite à la découverte d'un élevage illégal de sangliers à l'été 2017 à Bas-en-Basset, le propriétaire était poursuivi pour diverses infractions. Le tribunal a traité l'affaire mardi matin.

64 sangliers avaient été comptés dans un parc fermé de 50 hectares. Ce parc existait depuis 2008 et avait eu une existence légale de 2008 à 2010. Fermé une première fois suite au départ de la personne habilitée à le gérer, 300 bêtes avaient été vendues par le propriétaire. Lequel affirme que trois sangliers avaient échappé à l'ultime battue pour vider le parc. Il les aurait nourris et les animaux se seraient reproduits à l'envi. Le propriétaire réfute l'idée d'un commerce et se voit comme le coupable idéal dans le conflit qui a concerné chasseurs et agriculteurs de Monistrol-sur-Loire.

Un survol en hélicoptère permet de découvrir l'élevage

Ce sont en tout cas les heurts qui avaient conduit les services de l'Etat à se saisir du problème. Au cours de l'enquête, un survol en hélicoptère avait permis de découvrir la présence de sangliers sur ce terrain très escarpé à la frontière entre Bas-en-Basset et la Loire, et tout le matériel nécessaire à un élevage.

"Il ne faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des sangliers sauvages", affirme Me Schott, parodiant le titre du film de Michel Audiard, avocat commun du syndicat agricole FNSEA et de la Fédération de chasse.

Le propriétaire choqué par "le massacre" de l'abattage

Absent pour raisons de santé, le prévenu était représenté par son avocate, Me Isabelle Mabrut. S'il reconnaît l'existence des 64 animaux sauvages, il réfute la souffrance supposée et le commerce. "C'est une affaire disproportionnée. Aucun élément ne démontre que cet élevage, illégal et non clandestin, est la cause de la prolifération des sangliers sur le coin. Mon client a été offusqué par le massacre fait. Les sangliers devaient être euthanasiés selon l'arrêté préfectoral Ils ont été rassemblés dans un petit parc et abattus à la carabine, marcassins compris. Tout le monde profite de la situation. On a aujourd'hui chasseurs et agriculteurs main dans la main. C'est le monde de l'hypocrisie."

Une demande légale d'élevage de porcs faite par un fils

Quant au substitut du procureur de la République, Alexandre Constant, au-delà de demander des sommes d'argent "modérées" (environ 3 000 euros au total), il a surtout réclamé le démontage de la clôture du parc, "seule manière de s'assurer qu'il ne recommence". Une sanction demandée qu'a vigoureusement contesté l'avocate de l'ancien industriel originaire de Saint-Maurice-de-Lignon. "Le coût du démontage serait gigantesque et disproportionné. Le fils de mon client a fait une demande en avril 2018 pour créer un élevage de porcs hongrois destinés à la boucherie dans ce parc déjà équipé. Il n'a reçu aucune réponse. L'administration fait barrage."

Le jugement a été mis en délibéré. La décision sera donnée à l'audience du jeudi 22 novembre.

Dernière modification le mardi, 13 novembre 2018 12:30

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