vendredi, 07 janvier 2022 14:05

Saint-Germain-Laprade réussit haut la main le défi Locavore, un repas local pour quelques euros

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Depuis ce vendredi, Stéphane Linou, pionnier du mouvement locavore en France et auteur du livre « Résilience alimentaire et sécurité nationale », est présent en Haute-Loire. Il forme des élus à Saint-Germain-Laprade ce vendredi et à Lapte samedi, et donne des conférences ouvertes au public ce samedi à Lapte et lundi à Chadrac. Et à Saint-Germain, les 300 repas servis aux enfants et aux anciens ont relevé le défi d'un approvosionnement inférieur à 50 km.

Le maire Guy Chapelle reconnaît qu'il sera très compliqué de relever ce défi au quotidien. Mais à Saint-Germain-Laprade, plus qu'ailleurs, depuis 2017, la dimension locale et bio est déjà institué. 35 % des produits sont en "bio", et 60 % sont issus de la filière locale.

Un repas local à moins de 9,50 €

Au menu de ce repas sans sel et sans poivre, ce vendredi, figurait une soupe de courges de Saint-Germain et de crème d'Araules, des lentilles d'Arsac, des godiveaux de porc bio de Saint-Germain. Le plus difficile a finalement été de dégoter des pommes. La mairie est allée s'approvisionner en Ardèche, à Désaignes. Coût du repas : 2,17 €. "On a intégré un repas végétarien chaque semaine et c'est bien rentré dans les moeurs. Les économies réalisées sur ce repas végétarien nous permet d'aller chercher davantage de qualité sur les autres repas", indique Jérôme Suc, responsable de la restauration municipale à Saint-Germain-Laprade. Le maire ajoute "la lutte contre le gaspillage".

Depuis 2018, dix ans après son expérience très médiatisée de « Locavore » (Mangeons local), il forme les élus en France et lance des défis aux particuliers, collectivités, associations, d'un repas local à moins de 9,50 €. Saint-Germain a relevé le 28e défi.

Une autonomie alimentaire de 2 %

Ce défi permet de montrer les forces et les faiblesses de son territoire en terme d'autonomie alimentaire. "Actuellement, production et consommation ne sont plus territorialisées et nos territoires sont « alimentairement malades » car non autonomes pour leur approvisionnement quotidien. Le degré d'autonomie alimentaire des aires urbaines n'est que de... 2,1 % mais elles survivent car « perfusées » par le ballet des camions de la grande distribution. Celle-ci n'a d'ailleurs que deux jours de stocks (et s'il n'y a pas de panique...) qui font l'objet d'une traque quotidienne par les enseignes car leur existence leur coûte..."

Il ajoute : "Il existe un outil pour les collectivités qui s'appelle le Plan communal de sauvegarde. Il permet de lister les actions de prévention et de protection. Le citoyen consommateur n'en a pas toujours conscience mais il fabrique de la sécurité alimentaire en consommant local. Des premiers échanges en Haute-Loire, il ressort que le département est plus fragile au niveau des légumes et des fruits."

Deux conférences ouvertes au grand public

Hormis deux formations ce vendredi à Saint-Germain et samedi à Lapte, Stéphane Linou va animer deux conférences autour du sujet de la résilience alimentaire. Il sera samedi à 20 heures au théâtre de Lapte et lundi à 18 h 30 à la Maison pour tous de Chadrac.

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