Un mouvement de grève surprise a débuté jeudi matin au Géant Casino de Vals-près-Le Puy. Les grévistes reprochent la montée en puissance de l'intelligence artificielle au sein de l'hypermarché, au détriment des moyens humains.
Selon les trois syndicats CGT, Force Ouvrière et CFDT, la masse salariale est passée en deux ans de 177 salariés à 146 à la fin novembre 2021. Les grévistes regrettent "la dégradation des conditions de travail". Les multiples grèves, droits d'alerte et droits de retrait ont débouché sur une enquête RPS (risques psycho-sociaux) en 2021. "Cette enquête a mis en évidence le manque de moyens humains et le mal-être des salariés", indique Christophe Romeuf, délégué syndical CGT.
Des caméras installées partout dans le magasin
Cette grève doit permettre d'alerter sur la montée en puissance de l'intelligence artificielle. Géant Casino compte 12 caisses automatiques. 160 caméras observent les dessus de caisses. Et 250 caméras ont été installées dans les rayons dans le but de scanner toutes les ruptures de produits. "Ce travail est fait par trois salariés à temps plein", fait savoir l'un d'eux.
Le jour le plus important de l'année
"Leur logique est de remplacer l'humain par l'intelligence artificielle", résument les grévistes qui ont voulu marquer le coup en se mettant en grève ce 23 décembre, "traditionnellement le jour le plus important en terme de chiffre d'affaires de l'année".
Selon les syndicats, la participation à la grève est de 60 %. "Les non grévistes sont surtout ceux des laboratoires, les CDD, les étudiants et les intérimaires."
Une première rencontre entre une délégation de grévistes et la direction était prévue vers 9 h 30.
Le regard des enseignes Casino
Alors que des salariés se sont mis en grève ce jeudi 23 décembre au Géant Casino de Vals-près-Le Puy, la direction de la communication des enseignes Casino apporte son regard sur la situation : "L'enquête sur les risques psycho-sociaux est suivie de très près. Après la restitution, cela donne lieu à un plan d'action qui a été présenté en octobre. On est dans la phase de déploiement et nous avons procédé à une dizaine d'embauches sur le dernier trimestre. Nous avons conscience de la baisse des effectifs mais elle est correlée à une baisse d'activité du magasin."
La direction de la communication ajoute : "Nous sommes dans un dialogue permanent. Concernant les caméras, le but est de mobiliser ce que la technologie a de meilleur et permettre aux clients d'avoir un parcours d'achat le plus fluide. Dans les rayons, ce ne sont pas des caméras mais des appareils photos qui scannent dès que des produits manquent. Cela permet aux salariés de pouvoir se concentrer sur d'autres tâches. Et les caméras au-dessus des caisses visent à lutter contre la démarque."
