Mardi, les lycéens technologiques de STMG et ST2S du lycée Saint-Jacques-de-Compostelle au Puy ont bénéficié d'une représentation du théâtre "Le Petit Atelier".

Une représentation à laquelle ils ne s'attendaient pas : "Simone Weil, philosophe engagée - Spectacle philosophique et poétique à travers les maux / mots de cette femme exceptionnelle". Le secret de la réussite de cette prestation a tenu à l'effet de surprise sur les élèves qui pensaient assister à un cours de leur professeur habituel, et qui finalement se sont trouvés face... à Simone Weil !

Qu'aurait fait Simone Weil aujourd'hui ?

Qu'aurait fait Simone Weil ? Dans ce monde qui se tiraille, où les extrêmes se réveillent... Quelle action aurait-elle menée ? Sa pensée mais surtout son engagement sont des exemples. Même sa santé fragile ne l'empêchait pas d'aller au cœur de l'action. Elle était investie d'un amour sans faille pour la liberté. Était-ce sa foi en Dieu ? Sa foi en l'homme ?

Surprise garantie

Le 90e anniversaire de la première rentrée de Simone Weil a donné naissance à ce spectacle philosophique auquel les lycéens ont participé. Les deux classes de terminale sont arrivées en cours de philosophie, puis le professeur titulaire du cours, s'est vu remplacé par une jeune enseignante - Simone - sans qu'a priori ils ne comprennent ce changement.

Un dialogue dans un décor modulable

Pour cette création, Christophe Huet imagine un dialogue dans un décor modulable. Une mise en scène minimaliste afin de changer de décor : un bureau, une salle de classe. Trois comédiens incarnent les personnages et les lieux symbolisant l'histoire de Simone Weil. 

On retrouve sur scène Salomea Weil, la mère de Simone, Albert Camus, un des plus grands philosophes du XXe siècle ainsi que d'autres personnages et bien entendu Simone Weil.

Une forme attractive 

La pièce se veut représentative de sa pensée philosophique et des nombreux combats qu'elle a menés.

Surpris, mais très attentifs, les jeunes ont compris petit à petit qu'ils assistaient à un spectacle / cours et le rendu est exceptionnel. Les messages ont été bien compris et nul doute que la forme a accru l'intérêt porté au discours.

Pour rappel

Simone Weil est une philosophe née à Paris le 3 février 1909. Issue d'une famille juive, sa mère, Salomea Reinherz, est d'origine russe et son père, Bernard Weil, est chirurgien-militaire. Elle suit de brillantes études de philosophie en 1925 au lycée Henri IV en hypokhâgne. Elle a pour enseignant Alain, qui demeurera son maître à penser. À seulement 19 ans, elle entre à l'École Normale Supérieure. En 1930, elle rédigera son mémoire ayant pour sujet « Science et Perception dans Descartes ». Elle obtient son agrégation de philosophie en 1931 à 22 ans et commence sa carrière de professeur au Puy-en-Velay au lycée des jeunes filles. Soit, il y a exactement 90 ans. Toujours portée par ses élans de compassion envers les exploités, elle s'engage politiquement au cours de l'hiver 1931-1932 au Puy-en-Velay où elle est solidaire des syndicats ouvriers. Elle participe au mouvement de grève contre le chômage et la baisse des salaires. Elle sera même prête à renoncer à une partie de son salaire pour vivre au même niveau que les chômeurs et ira jusqu'à suspendre sa carrière d'enseignante pour travailler en usine afin de comprendre les conditions de travail. De ses luttes contre la souffrance, l'injustice et la guerre naîtra un engagement spirituel, tourné vers le christianisme. Sa foi la poussera à toujours placer autrui avant ses propres besoins. La fin de sa vie sera marquée par la souffrance de ne pouvoir prendre part à la lutte contre le nazisme et l'antisémitisme. Exilée en Angleterre, sa santé fragile ne lui permet pas de rejoindre la Résistance intérieure. Elle rédigera son ouvrage le plus célèbre L'Enracinement, Prélude à une déclaration des devoirs envers l'être humain, ouvrage qui soulève l'admiration de Camus. Déclarée tuberculeuse, elle succombera à une crise cardiaque en 1943 à l'âge de 34 ans à Ashford en Angleterre.