samedi, 27 février 2021 07:59

Puy-en-Velay : les travaux de l'église des Carmes, une grosse pierre dans la chaussure

|Michel Chapuis vendredi soir s'est exprimé en visio lors du conseil municipal|L'église des Carmes avant travaux. Crédit DR|| |Michel Chapuis vendredi soir s'est exprimé en visio lors du conseil municipal|L'église des Carmes avant travaux. Crédit DR|| ||||

Les travaux de l'église des Carmes au Puy-en-Velay sont à l'arrêt complet depuis la mise en liquidation judiciaire de la société Le Compagnon qui réalise le chantier. Vendredi soir, en conseil municipal, le maire Michel Chapuis s'est longuement expliqué.

Les élus d'opposition relèvent "le fiasco" de ce chantier de restauration de l'église des Carmes, commencé depuis quatre ans et dont la fin des travaux semble encore très incertaine. Au-delà de l'allongement de la durée de ce chantier, c'est le coût qui agace les élus des deux oppositions et certains Ponots, désabusés.

Les oppositions municipales montent au créneau

Vendredi soir, à travers trois questions diverses posées par Laurent Johanny, Willy Guieau et Catherine Granier-Chevassus, le dossier s'est invité à la table du conseil municipal, organisé en visio et retransmis en direct sur la page Facebook de la Ville du Puy-en-Velay. Pour la première fois depuis plusieurs mois, le maire Michel Chapuis s'est exprimé sur cet épineux et imposant dossier.

400 000 € de moins que l'estimation initiale

Pour lui, le choix a été celui de l'offre la moins disante, celle d'Armel Le Compagnon avec son entreprise Le Compagnon Construction Restauration. Le chantier était estimé à 1,6 million d'euros. Le Compagnon a formulé une première offre à 1,121 million d'euros, puis 1,189 million d'euros suite à un deuxième appel d'offres, consécutif à une décision du tribunal administratif qui estimait alors que la collectivité n'avait pas suffisamment examiné les propositions des deux autres candidats : Comte à Champdieu dans la Loire et Vermorel dans l'Aveyron. Leurs offres tournaient autour de 2 millions d'euros. "Le Compagnon avait déjà travaillé pour la collectivité, du temps d'Arlette Arnaud-Landau à la mairie et Marcel Schott à l'Agglo pour l'Atelier des arts. Le Compagnon, c'est pas quelqu'un qui sort de n'importe où. Il avait des références."

Des pierres importées d'Indonésie

Débuté en 2017, le chantier a rapidement connu des difficultés en raison de l'approvisionnement des pierres volcaniques. Les pistes menant à des carrières locales dans le Cantal ou Blavozy ont été abandonnées, la qualité étant insuffisante. L'entreprise Le Compagnon s'est alors tournée vers l'Indonésie "avec l'accord de la DRAC", précise là Michel Chapuis qui ajoute : "Les pierres de l'Atelier des arts venaient de Chine, à l'Hôtel-Dieu, ce sont des pierres d'Indonésie aussi." Mais les pierres d'Indonésie arrivent au compte-gouttes, la réglementation a changé et l'Indonésie aurait exigé qu'une pierre qui sort doit d'abord être travaillée "sur au moins cinq faces".

On trouve d'ailleurs des motifs sculptés dans cette pierre sans le moindre rapport avec l'église des Carmes.

800 000 € pour terminer le chantier ?

Le chantier a pris du retard et des coûts supplémentaires. Deux avenants ont été signés pour 60 000 € puis 174 000 €. "Soit un coût de 1 472 425 euros. 21 certifications de paiement ont été réalisées et nous avons versé très précisément 1 180 042,01 euros. Par rapport aux deux autres offres, on garde encore un delta de 800 000 €."

L'échafaudage racheté par la mairie

800 000 € suffiront-ils pour terminer ce chantier resté en plan. Michel Chapuis le pense. La face centrale a été réalisée, les deux tours Sud et Nord ont été démontées et se trouvent actuellement cachées sous les deux échafaudages.

La société Le Compagnon a été placée en liquidation judiciaire et le projet de reprise par l'un des fils, présenté devant le tribunal de commerce, a été rejeté.

La Ville du Puy se serait mise d'accord avec le liquidateur judiciaire pour racheter l'échafaudage à 25 000 € et le revendre à la fin du chantier. Le matériel de la société sera lui vendu aux enchères. "Il faut terminer ce chantier, on va rapidement relancer un appel d'offres. Le constat d'huissier pour faire le recollement a été réalisé jeudi. On va savoir précisément ce qu'il reste à faire. Acheter l'échafaudage permet à l'entreprise de disposer d'un équipement en place et de ne pas prendre davantage de retard."

Des pénalités de retard demandées

Au sujet des pénalités de retard, elles se montent à 500 € par jour. Le retard a été fixé depuis juin 2020. Une somme de 100 000 € a été demandée au tribunal par la mairie ponote.

"Voici la véritable histoire. Il n'y a ni magouille, ni quoi que ce soit."

Dernière modification le samedi, 27 février 2021 09:09

Partager sur :