Les voeux du président de l'Agglomération du Puy-en-Velay, Michel Joubert, ont été émaillés de quelques minutes à l'encontre des services de l'Etat ou d'élus dissidents comme Cécile Gallien, maire de Vorey.

Pour ce discours de fin de mandat, Michel Joubert, maire de Chaspuzac et président de l'Agglo, a été plus bavard qu'à l'accoutumée. Lundi soir, dans un centre culturel de Vals quasiment rempli, l'élu à la tête d'une collectivité de 73 communes, a distillé son bilan, ses orientations, et ses regrets. Tour d'horizon des dossiers évoqués par celui qui se représente à la mairie de Chaspuzac et se verrait bien poursuivre à la présidence de l'Agglo.

Le centre culturel de Vals

"L'an dernier, je vous annonçais sa rénovation pour en faire un véritable centre de spectacles et de congrès départemental avec une capacité portée à 1 800 places." Depuis le dossier a avancé : le programme a été établi, le maître d'oeuvre a été choisi et a commencé à travailler. Une première esquisse est attendue pour février.

Les tourments d'une Agglo à 73

"Ces trois dernières années n'ont pas été simples, c'est un euphémisme de le dire. Agréger cinq intercommunalités pour n'en faire qu'une seule n'a pas été de tout repos. Trois ans ont été nécessaires pour arriver à un noyau commun. Il nous appartiendra au cours du prochain mandat de consolider ces acquis pour bâtir notre projet commun. J'ai toujours privilégié le dialogue et l'écoute même s'il a fallu parfois monter le ton. Mon objectif a toujours été de conserver à l'Agglo les compétences stratégiques pour le territoire et laisser la proximité aux communes."

La mise en avant du numérique

Elle va s'incarner avec la création de la Cité du numérique du Pensio. Elle va accueillir trois start-ups locales (Iris Interactive, Logi Pro et Open Studio) et veut créer un complexe de formation, de recherche et de partenariat pour développer des entreprises dans les nouvelles technologies.

La mobilité se réinvente

L'Agglo développe différents modes de transport, autant sur les zones rurales que sur le bassin urbain. Ainsi, on retrouve des navettes électriques au Puy, des vélos électriques, mais aussi du transport à la demande où il suffit de s'inscrire la veille. Le coût est de 1,5 € le trajet en taxi.

Dernière expérimentation en date : l'auto-partage. Il s'agit d'un parc de voitures électriques mises en gestion dans des mairies de bourgs centres à disposition des particuliers.

Zones d'activités

Le premier coup de gueule du président Joubert a visé l'Etat face à "la doctrine du zéro artificialisation des terres" qui "ne doit pas s'appliquer de façon brutale pour ne pas conduire à la dévitalisation complète de certains secteurs". Il ajoute : "Est ce que 10 hectares de réserve foncière sur la Chaise-Dieu ou Craponne mettent en péril l'agriculture du territoire ? Comment comprendre que l'on empêche un artisan local de s'installer dans sa commune où il prend seulement 3000 ou 4000 m2 de friche ! Quand les pouvoirs publics bloqueront les centaines d'hectares qui disparaissent pour l'urbanisation dans les grandes métropoles d'Ile-de-France ou d'ailleurs, ils pourront nous donner des leçons..."

L'entreprise Lou Legulice confirmée

Après avoir consolidé son activité en Bretagne, l'entreprise Lou Legulice a confirmé son souhait d'implantation sur l'Agglo pour conduire son extension avec une unité de culture de champignons prévue de 150 emplois à terme. "Même s'ils n'ont pas pu aller aussi vite qu'ils auraient voulu, ils n'ont jamais abandonné leur projet." Leur arrivée se fera à travers un bâtiment relais financé par l'Agglo.

Le crématorium

L'année 2019 a acté l'abandon du projet de crématorium à Saint-Hostien après un référendum local. Michel Joubert le regrette : "Des rancunes électorales locales passées ont fait échouer le projet de crématorium dans un site qui était à tout point de vue quasi idéal. J'apporte mon soutien total à Isabelle Verdun (maire de Saint-Hostien) qui s'y était beaucoup investie.

Cécile Gallien prise pour cible

Le deuxième "regret" de Michel Joubert concerne l'eau et l'assainissement et "un entêtement incompréhensible avec pour seule volonté de faire parler de soi qui conduit une de nos élus à attaquer 76 de ses collègues au tribunal administratif pour faire perdre de l'argent cash à notre collectivité. C'est vraiment la négation du rôle de l'élu local tel que je le conçois. C'est vraiment en marche... sur la tête, comme on dit chez nous." Le tribunal administratif a donné raison au recours déposé par le maire de Vorey.