A l’initiative de la Libre Pensée de Haute-Loire vendredi 30 mars, une conférence sur « les usines-couvents en Haute-Loire » était donnée par Raymond Vacheron.

Raymond Vacheron a consacré à ce sujet beaucoup de recherches, que l'on peut retrouver publiées en 2016 dans la revue « Histoire sociale ». A travers l’exemple de l’usine Colcombet de La Séauve-sur-Semène qui a fonctionné de 1854 à 1952, le conférencier a su rendre vivante l’histoire oubliée de jeunes filles et femmes travaillant 6 jours sur 7 sous le contrôle constant et étroit de religieuses appartenant à des communautés catholiques.

En émaillant son exposé de nombreux faits concrets et d’anecdotes, il a captivé un public curieux en retraçant une des formes d’industrialisation de nos campagnes, marquée par cette exploitation tout à fait singulière d’une main d’œuvre féminine soumise et très mal payée.

C’est aussi l’application concrète, dans le secteur de l’industrie textile, du principe général de l’enfermement, de jour comme de nuit, dans un isolement proche d’une prison, pour tenir les ouvrières à l'écart des « mauvais exemples », des idées nouvelles qui ont vu le jour à cette époque.

Paradoxalement, force est de constater que toutes ces jeunes femmes ont bénéficié de conditions d’hygiène meilleures que dans leurs milieux modestes d’origine, souvent des familles nombreuses de petits paysans.

La conférence se terminait par un débat et des échanges avec l’auditoire.

Un joyeux repas dans un bar ponot perpétuait ensuite la longue tradition des banquets républicains, opposés à tous les interdits religieux.