lundi, 28 septembre 2020 22:55

Saint-Agrève : du rififi à l'association de l'hôpital de Moze

Henri Brottes, président de l'association de Moze|| Henri Brottes, président de l'association de Moze|| ||

Réunions houleuses, assemblée générale annulée pour cause de vives tensions, présence d'un huissier de justice... L'association gestionnaire de l'hôpital de Moze à Saint-Agrève traverse une période difficile en interne. Deux clans s'opposent.

On aurait pu penser que l'hôpital de Moze sortait de la tempête. Après des années difficiles sur le plan financier, une crise du Covid particulièrement mouvementée et un projet de rénovation et d'agrandissement sur la bonne voie, voilà qu'une crise interne éclate au sein de l'association gestionnaire.

Les salariés peuvent-ils devenir membres de l'association ?

Le feu couvait depuis plusieurs années mais une étincelle a fait éclater les dissidences début septembre à l'occasion d'une réunion du conseil d'administration. Le 8 septembre, les 17 membres étaient appelés à se prononcer sur la possibilité pour des salariés de l'association de pouvoir candidater pour devenir sociétaire de la même association. A main levée, le vote contre l'a emporté. Et dans la foulée, le président Henri Brottes présentait 28 candidats pour être coopté. Nouveau vote à main levée alors que des administrateurs réclamaient un vote à bulletin secret. Des voix s'élèvent et un nouveau conseil d'administration extraordinaire est convoqué le 21 septembre. Lequel annule les décisions du 9 septembre. Le lendemain, le président écrit pour annoncer sa mise en retrait, avant de se rétracter, toujours par mail, deux jours plus tard.

Un nouveau CA annule le précédent

Ce soir du 21 septembre, le "CA" s'est ainsi positionné sur les 28 candidatures, auxquelles ils ont ajouté 6 candidatures de salariés. Après consultation des lettres de motivation, 14 ont été retenues dont 4 salariés.

Une AG houleuse avant même de commencer

L'assemblée générale de vendredi, en présence d'un huissier de justice, devait confirmer ces intégrations. Mais de réunion, il n'en sera pas point question. Des candidats refoulés ont voulu obtenir une réponse à ce refus. Les décibels sont montés, les masques sont tombés. Devant un tel brouhaha, le maire Michel Villemagne a sonné la fin de la récréation et proposé que l'AG soit reportée en attendant des éclaircissements sur la validité des délibérations du CA.

34 candidats pour intégrer l'association

Deux clans s'opposent au sein de cette association qui gère la structure hospitalière. "Il y a des règlements, il faut les appliquer", affirme Norbert Exbrayat, le trésorier, pas vraiment sur la même longueur d'ondes que le président.

Et il s'étonne de ces candidatures massives pour intégrer l'association alors que les années précédentes, le nombre de candidats s'élevait à trois ou quatre personnes. Le président justifie : "Dans les statuts de l'association de 2004, il est écrit qu'il est nécessaire de retrouver des membres quand les effectifs baissent. On était à 65-70 en 2004 et on est actuellement à 34." Pour Henri Brottes, qui veut garder la main, le conflit est davantage une question de personnes. "Il est nécessaire de renouveler le CA, de faire venir du sang nouveau. "C'est une situation dramatique pour l'établissement. L'ARS pourrait prendre des décisions contre l'hôpital."

L'avocat de l'association sollicité

L'avocat de l'association a été sollicité pour conseiller sur la validité des délibérations. A moins qu'un tribunal soit saisi du dossier pour trancher.

Pour le maire Michel Villemagne, cette situation donne une image désastreuse. "Je vis très mal cette situation, surtout à un moment où l'hôpital est à un tournant de son évolution avec un projet immobilier bien avancé à 15 millions d'euros."

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