Jean Huppert vient de racheter la Commanderie des Templiers à Devesset. Il a décidé d'ouvrir sa nouvelle demeure à l'occasion des Journées du patrimoine.
L'information était restée confidentielle sur le territoire, de peur d'être submergé par les visiteurs. Tout le week-end, Jean Huppert a enchaîné les visites de sa maison à Devesset. Ce neurochirurgien à Saint-Etienne, domicilié au Chambon-sur-Lignon depuis dix ans, est devenu propriétaire de la Commanderie des Templiers qui domine Devesset. De ce château, on dispose d'une vue surplombante sur la lac de Devesset mais aussi sur les Alpes et le Massif Central.
"J'ai passé mon enfance ici. Et j'avais l'habitude de passer devant la Commanderie en vélo, elle était hostile, renfermée. Je l'ai visitée en février. Il faisait froid, c'était humide, on était accueilli par les corbeaux... Et j'ai eu un coup de coeur, c'est une merveille. Ici, tout n'est que codes et symboles."
Classée depuis 1980
L'ancien propriétaire avait racheté la Commanderie en 1975. Il a passé quarante années à le rénover. Depuis 1980, les façades et toitures de la partie subsistante sont inscrites à l'inventaire des monuments historiques, tout comme la cheminée du XVIe siècle.
Des quatres tours, il ne subsiste que la tour Saint-Pierre et un bâtiment recouvert de lauzes.
Une histoire mouvementée
La commanderie, érigée symboliquement sur la ligne de partage des eaux Méditerranée-Altlantique, était autrefois forteresse. "Les premières mentions datent de la moitié du XIIe siècle." Au Moyen-Âge, elle était le siège de la plus considérable commanderie du Grand Prieuré d'Auvergne.
La commanderie et ses biens ont été transférés en 1313, sur ordre du pape, aux Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem (Ordre de Malte), à la suite du procès en hérésie et de la dissolution de l'Ordre du Temple.
Détruit en 1430, réédifié en 1472 par le prieur Jean Cottet, le château a été pris et repris par les catholiques et les protestants entre 1565 et 1585. Les chevaliers de Malte sont restés seigneurs des terres de Devesset jusqu’à la Révolution. En 1796, la commanderie a été vendue comme bien national et l'habitation du commandeur a été transformée en mairie.
