Afficher les éléments par tag : vellavi

Sur fonds de revendications nationales liées au manque de moyens, des agents de l'Ehpad Vellavi à Saint-Didier-en-Velay ont planté un piquet de grève. Le malaise oppose plus localement la directrice et des agents soignants.

A l'Ehpad de Saint-Didier-en-Velay, qui compte 108 résidents et 75 salariés, certains ont l'impression de revivre la crise qui remonte à dix ans en arrière. Le malaise couvait depuis quelques temps et il éclate cette semaine avec une grève de la part des personnels soignants titulaires.

Les revendications citées dans le préavis de grève

Les revendications sont à la fois d'ordre national et local. Dans le préavis de grève déposé par le syndicat CGT, il est indiqué "la sécurité des soins et des résidents, "l'arrêt du travail en sous-effectif récurrent, facilitant l’épuisement des soignants, "l’arrêt de l’accroissement excessif et continu de la charge de travail", "la nécessité de procéder à des mises en stage pour fidéliser les agents contractuels (arrêt de contrats abusifs)", "l’arrêt de la maltraitance institutionnelle envers les soignants et envers les résidents", "l'arrêt de la pression systématique de la direction sur le personnel soignant EHPAD", "l'arrêt du mépris du travail exercé par le personnel soignant" et "apporter des réponses et de l’apaisement concernant le conflit direction/soignants".

Jeudi après-midi, des agents de l'établissement public, rejoints par des collègues d'autres Ehpad du secteur (Yssingeaux, Monistrol, Aurec...) et des familles de résidents, ont planté un piquet de grève au bord de la rue.

Un médiateur sollicité

Le maire de Saint-Didier-en-Velay, Madeleine Chabanolle, est venue à la rencontre des grévistes pour annoncer une médiation sollicitée par la direction auprès d'une société spécialisée de Valence. "Je tiens au dialogue."

Un dialogue rompu

Du côté des agents, le dialogue est actuellement rompu avec la direction. "La directrice a indiqué que des sanctions seraient prises si nous participions au mouvement de grève. On n'est pas en grève pour le plaisir. On a essayé le dialogue sans succès", lâche une soignante. Selon la CGT, "100 % des agents titulaires participent à la grève, avec maintien des soins, des agents étant réquisitionnés". Toujours selon la CGT, "ici, il y a 40 % de titulaires contre 60 % de contractuels, c'est plus qu'ailleurs".

Selon un aide-soignant, le manque d'effectifs empêche la bonne organisation de leur travail. "Certains résidents n'ont pas pris de douche depuis trois semaines. Sur certains après-midi, on est deux aides-soignants pour 50 personnes.

Ce qu'en dit la directrice ?

La directrice a été nommée directrice en avril 2019 après douze mois en tant que directrice adjointe. "En ce qui concerne les revendications nationales, je les rejoins évidemment dès lors qu'il s'agit de sous-effectifs et de postes mal payés. On n'a pas la volonté de ne pas titulariser mais il faut pour cela disposer de candidats qualifiés, ce qui n'est pas le cas. Je ne me considère pas en conflit avec les agents. Et le mécontentement de certains ne doit pas être pris pour une généralité. A aucun moment ma porte n'a été fermée. On entend les difficultés des agents et on essaie d'y répondre."

Publié dans Loire Semène