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Les représentants des arbitres de football en Haute-Loire s'estiment en colère après l'agression il y a trois semaines à Aurec-sur-Loire. Mais ils se disent déterminés à poursuivre leur mission.

Les représentants des arbitres de football ont profité de l'assemblée générale de l'Amicale pour revenir sur l'incident qui a émaillé une rencontre de football de Troisième division le dimanche 3 avril à Aurec-sur-Loire. L'arbitre officiel avait été molesté et frappé par des joueurs et supporters. Dans un communiqué de presse signé de Lilian Jury, président de la commission des arbitres, et Bernard Chantemesse, président de l'Amicale des arbitres UNAF 43, ils indiquent que "les arbitres sont aujourd'hui en colère suite à la lâche agression dont a été victime l'un des leurs. [...] Nous ne pouvons que condamner cet acte qui a blessé physiquement et moralement notre collègue. la violence n'a pas sa place sur un terrain de sport."


La dernière grosse affaire remontait à 2010
Pour Lilian Jury, ancien arbitre officiel et président de la commission chargée de nommer chaque week-end les arbitres sur les matches officiels du département, "la violence, ce n'est pas nouveau dans le foot. En 1984, le film "A mort l'arbitre" évoquait déjà le sujet. Mais cela reste exceptionnel. La dernière agression d'un arbitre officiel remontait à mai 2010 quand le capitaine de Saint-Germain-Laprade s'en était pris au directeur du jeu dans l'Allier. Condamné à cinq ans d'interdiction de terrain, il avait reçu une peine de trois mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel. Plus proche, en 2013, un arbitre de foot bénévole avait été agressé au Puy-en-Velay.

Le dossier d'Aurec-sur-Loire est toujours à l'instruction. Les différents protagonistes doivent se rencontrer dans les prochaines semaines pour revenir sur cet incident qui a entraîné deux semaines d'ITT au jeune arbitre de 26 ans qui a porté plainte. "Il ne faut pas faire de ce cas une généralité. Une véritable relation se crée habituellement entre les joueurs et les arbitres. Les gens se respectent."


137 arbitres officiels en Haute-Loire
"Ce genre d'événement est contre-productif pour le recrutement de nouveaux arbitres", regrette Lilian Jury qui affiche des effectifs positifs. "On dispose de 137 arbitres officiels en Haute-Loire, dont 23 évoluent au niveau régional. Ils ont entre 13 et 60 ans. On est en progression depuis dix ans puisqu'on en comptait 117 en 2005. On peine à garder les jeunes entre 15 et 18 ans qui, parfois, sont bloqués par un manque de locomotion", développe Lilian Jury. Pour Bernard Chantemesse, président de l'Amicale des arbitres qui compte 47 adhérents en Haute-Loire, l'arbitrage conduit à l'épanouissement. "On doit prendre des décisions rapides et des décisions justes. Cela permet à des personnes timides de s'ouvrir sur l'extérieur. C'est aussi un lien social important."
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Le match entre Aurec-sur-Loire 2 et l'AS Riotordoise a dégénéré dimanche après-midi. L'arbitre de 26 ans a été agressé et roué de coups au sol, entraînant une Incapacité temporaire de travail (ITT) de 7 jours.

Le match s'annonçait tendu et cela s'est vérifié sur le terrain dans cette rencontre opposant le premier au deuxième en championnat de Troisième division. Les dirigeants de Riotord avaient fait une demande de pouvoir bénéficier d'un arbitre officiel et d'un délégué. Le District de football de Haute-Loire avait dépêché un arbitre du FC Espaly, âgé de 26 ans, qui officie d'ordinaire en championnat Elite et Promotion.


L'arbitre raconte son agression
Tout a basculé en début de seconde période. On jouait la 50e minute et le score était de 3-2 pour Riotord quand un attaquant aurécois recevait un second carton jaune, synonyme de carton rouge. Alors que le jeu reprenait, l'arbitre officiel a reçu une pierre sur le mollet. Il est alors allé voir le délégué du terrain pour l'informer de la fin du match, les conditions n'étant pas réuni pour poursuivre le jeu dans de bonnes conditions. L'arbitre raconte : "Je donne les trois coups de sillflet final. Là, je suis encerclé par plusieurs joueurs d'Aurec. Quelqu'un me donne un coup de tête, je vois son visage mais je ne connais pas son numéro de maillot. Je m'écroule et je suis roué de coups. je me suis mis en boule pour me protéger. Je pense qu'il y avait des joueurs mais aussi des spectateurs car je voyais quelques jambes." Les coups pleuvent sur tout le corps et notamment à la tête, lui occasionnant une blessure aux cervicules, entraînant cet arrêt de travail de 7 jours. "ça a dû durer entre 30 secondes et une minute. Ils étaient bien excités", témoigne la victime qui officie depuis dix-huit mois.

Une ambiance tendue au stade d'Aurec
"C'est inadmissible de voir ça sur un terrain de foot", s'emporte Antoine Gibernon, le président du club de foot de Riotord. Il était présent au match et avait pris le drapeau d'arbitre de touche. "On sait qui a mis le coup de théâtre", assure-t-il encore. "J'ai été constamment menacé par les spectateurs. Certains de mes joueurs ont reçu des coups. Beaucoup ne veulent pas aller jouer à Aurec."

"Je ne suis pas fautif mais je suis responsable"
Pour Alain Mounier, le président du FC Aurec, "des gamins ont fait des conneries. L'équipe senior 2 est un peu difficile à gérer avec des jeunes des quartiers. Je suis démoralisé. Je ne suis pas fautif mais je suis responsable". Il envisage de présenter sa démission.

De premières décisions jeudi ?
Raymond Fournel, président du District, "on avait pris des précautions en nommant un arbutre officiel et un représentant du District. Je déplore cet incident. On va respecter les règlements, entendre toutes les parties". La commission de discipline doit se réunir jeudi. De premières décisions pourraient être prises.

Quant à l'arbitre, qui doit porter plainte ce lundi contre le club, il n'attend qu'une chose : "Je veux reprendre le sifflet et tourner la page. Je ne regrette rien de ce match. J'ai pris les décisions qu'il fallait prendre. Je n'ai pas peur du conflit et des matches tendus mais je ne pensais pas que ça en arriverait là."
Publié dans Faits Divers 2016