mercredi, 08 juin 2016 12:50

Grève surprise et illimitée chez Linamar à Montfaucon-en-Velay

Une centaine de salariés sont en grève sur les 134 que compte l'entreprise.|| Une centaine de salariés sont en grève sur les 134 que compte l'entreprise.|| Photo La Commère 43||
La production est à l'arrêt depuis 5 heures mercredi matin à l'usine Linamar Montfaucon Transmission. Une centaine de salariés sont en grève et réclament une revalorisation salariale.

0 euro : c'est la proposition qui a été faite par la direction aux représentants des salariés, qui réclamaient une hausse de leur salaire dans le cadre des négociations annuelles. Ce refus a entraîné une grogne chez les salariés qui ont massivement voté l'arrêt du travail à 5 heures ce mercredi matin pour une durée illimitée. L'entreprise, rachetée en 2011 par le groupe canadien Linamar, compte 134 salariés et une dizaine d'intérimaires à Montfaucon-en-Velay. L'usine est spécialisée dans la fabrication d'éléments de transmission. Ses clients se situent dans l'automobile, les poids lourds, le BTP et le matériel agricole.


Une revendication de hausse nette de 50 euros par mois
Les salariés grévistes ont d'autant plus de mal à accepter ce refus de revalorisation salariale que Linamar a racheté Montupet, une entreprise de fonderie aluminium, en début d'année. "Ils ont acheté 785 millions d'euros cash", indique Michel Pinatel, délégué syndical Force Ouvrière (FO). "Et à nous, on nous refuse le moindre centime. C'est quand même fort de café. En 2015, une hausse collective de 1 % avait été négociée ainsi qu'une hausse individuelle de 0,4 %. "Cette hausse, c'est à la tête du bonhomme", estime un ouvrier.

Les revendications portent sur une hausse nette de 50 euros sur les salaires combinée à l'intégration de la totalité de la prime d'objectif de 120 euros dans les salaires. 50 euros sont déjà passés sur les salaires en 2015. Il en reste 70 euros. "On veut aussi revenir sur les accords de 2001, beaucoup plus intéressants", ajoute Michel Pinatel. "La direction veut aussi négocier les horaires et nous faire passer à 40 heures au lieu de 39 actuellement", poursuit Nicolas Fraysse, délégué syndical CFDT.


La direction refuse toute discussion
Nous avons rencontré Olivier Rabeyrin, le directeur de l'entreprise, qui n'a pas souhaité s'exprimer sur ce conflit social. Dans un communiqué affiché à l'entrée depuis mardi, la direction indique que "toute cessation de travail aura des conséquences certaines et irréversibles pour notre site".
Pour l'heure, aucune rencontre n'était prévue. "M. Rabeyrin ne souhaite pas nous recevoir et a envoyé le DRH ou des chefs. Mais on ne veut parler qu'à lui", insiste Michel Pinatel.
Dernière modification le jeudi, 09 juin 2016 19:44