jeudi, 24 novembre 2016 21:04

Des producteurs de fromages veulent protéger l’artisou avec l’appellation AOP

|||| |||| ||||

La démarche est lancée et l’aventure ne fait que commencer. Les membres de l’Association des fromages fermiers aux artisous de Haute-Loire ont la volonté commune de faire reconnaître leur produit par une AOP (Appellation d’origine contrôlée).

L'acarien va-t-il profiter d'une protection AOP ? C'est la volonté affichée par les 45 producteurs de fromages aux artisous de Haute-Loire. Ce fromage si typique du département est réalisé avec du lait de vache. Sa croûte est créée par de minuscules araignées. « Cette aventure a commencé il y a déjà quelques mois, lors d’un précédent rassemblement des producteurs, où le sujet a été évoqué », indique Marie Chapuis, productrice à Bas-en-Basset.

Le Fin gras du Mézenc joue les conseillers

Quelques mois ont été nécessaires pour mieux connaître les démarches administratives à entreprendre. Les producteurs se sont notamment rapprochés de Bernard Bonnefoy, président du Fin gras du Mézenc. « Ils ont mis dix ans pour y arriver. Et cela semble même rapide. Il nous a fait partager leur riche expérience. Il a surtout évoqué ce qu’a apporté la démarche au niveau collectif, au-delà de l’obtention de l’AOP », détaille Marie Chapuis.

« M. Bonnefoy nous dit à notre grande surprise, que l’obtention de l’AOP n’est pas une fin en soi. Cela a généré une belle cohésion collective et humaine. Qui dit cohésion, dit appartenance et fierté de son produit et de son territoire. L’association des amis du Mézenc qui était à l’initiative du projet AOP, a eu raison de croire aux agriculteurs et à leur produit. Ensemble, ils sont allés plus loin. C’est le territoire qui a porté les agriculteurs. »

Un fromage typique de la Haute-Loire

Cette démarche amène l’association à se poser et prendre de la hauteur sur ce produit, son terroir, sa pratique. « Pourquoi arrive-t-on à faire chacun de son côté un fromage qui se ressemble ? Pourquoi, depuis toujours, on a vu nos mères et nos grand-mères fabriquer ce fromage ? Pourquoi, depuis toujours, nous avons vu sur la table, en fin de repas, un artisou ? Pourquoi est-il présent sur notre territoire et uniquement chez nous ? », formule Marie Chapuis.

Faire reconnaître un travail et un savoir-faire

« L’AOP, c’est se rendre compte que ce fromage appartient à notre histoire commune, à notre pays. C’est valoriser le travail de nos paysans qui élaborent ce fromage depuis des générations. L’AOP, ce n’est pas seulement l’aventure des agriculteurs, c’est une aventure commune. Les uns sans les autres, ce fromage n’existerait pas. »

L’obtention d’une AOP serait pour les agriculteurs la reconnaissance de leur travail et de leur fromage en l’inscrivant dans une histoire commune, une identité partagée.

Dernière modification le samedi, 26 novembre 2016 15:53