Des étudiants inscrits au CFPPA de Montravel ont été éliminés de leur CAPA jardinier paysagiste en raison de l'absence d'une signature et d'un visa. Les parents ont monté un collectif et accusent l'établissement de formation.

Eliminés pour un détail. Une signature et un tampon en l'occurence. Au moins six étudiants de 2e année de CAPA jardinier paysagiste ont été recalés purement et simplement parce qu'ils n'ont pas présenté leurs fiches techniques signées et tamponnées par leur maître de stage.

Ces élèves sont inscrits au CFPPA (Centre de Formation Professionnelle et de Promotion Agricoles) de Montravel à Villars. L'un d'entre eux, Grégoire Fabre, 17 ans, est de Monistrol-sur-Loire. Un autre camarade de sa promotion est de Saint-Didier-en-Velay.

Le jury refuse de les recevoir

Le 9 juin dernier, quand dix adolescents se présentent à l'épreuve orale E4 au centre d'examen à Roanne, le jury refuse d'auditionner huit d'entre eux pour une absence de tampon de l'entreprise et de signature du maître de stage sur les fiches techniques. Deux étudiants avaient ces documents en règle. Deux autres ont réussi à faire l'aller-retour chez le patron pour faire signer les papiers et revenir devant le jury. Six se sont retrouvés démunis. Dont le Monistrolien Grégoire Fabre.

"Une inégalité de traitement"

Les parents ont rapidement pris le taureau par les cornes, sollicitant des rendez-vous avec le chef d'établissement pour réclamer des explications, et tenter de trouver une solution. "La présidente du jury a appliqué le règlement à la lettre. Ce jury avait affirmé qu'il ne ferait passer personne. Finalement, deux ont été reçus après avoir fait signer en urgence les documents. On estime qu'il y a une inégalité de traitement", détaille Agnès Fabre, la mère de Grégoire, qui n'entend pas en rester là.

Un avenir en suspens

"L'information n'a jamais été transmise aux élèves concernant ces modalités. Ils ont passé l'examen blanc et tout était soit disant en règle. On est très en colère", affirme cette mère de famille avec "un sentiment d'impuissance et d'injustice".

"J'ai trouvé un maître d'apprentissage pour le brevet professionnel. Mais il ne me prend que si j'ai mon CAP", ajoute Grégoire Fabre.

Une nouvelle session est-elle possible ?

Un recours a été déposé par le collectif des parents devant le ministère de l'Agriculture. Le 28 juin, les jurés se retrouvent pour délibérer. Pour les familles, le temps presse.

Pour le proviseur du CFPPA de Montravel, Eric Martin, "l'information est bien passée auprès des apprentis. A mon niveau, je n'ai aucun pouvoir. C'est la seule année où les élèves sont notés ainsi. A partir de la rentrée prochaine, on passe sur du contrôle continu. Notre but est de les accompagner jusqu'à la réussite, c'est-à-dire l'obtention du diplôme et l'insertion professionnelle".

A la Direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la formation, Marylène Ganchou, chef de pôle au service Formation, répond : "Le jury est souverain dans sa décision. Des recours existent et je crois que les parents les ont mis en application. Nous ne sommes pas là pour juger mais pour organiser les examens. On a transmis les instructions à plusieurs reprises aux établissements suite à une réforme du CAP. Nous attendons la décision du ministère pour savoir s'il faut éventuellement organiser une nouvelle session pour ces candidats."