Confrontée à des incendies récurrents, la Haute-Loire fait évoluer son approche des feux de forêts. Des patrouilles multiples vont quadriller le terrain cet été.
On se souvient des 3800 hectares brûlés en 1974 dans les gorges de l'Arzon, des Canadairs en 2005 à Chaspinhac et en 2020 à Tiranges. En 2023, 440 départs ont été répertoriés, dont 10 qui ont fait l'objet d'une enquête judiciaire pour une suspicion de feu volontaire. "90 % des incendies sont d'origine humaines", rappelle le colonel Christophe Marboutin, du groupement de gendarmerie.
Le dérèglement climatique conduit à un risque accru. Et si ces derniers mois ont été bien arrosés, s'en faisant ressentir sur l'activité opérationnelle des pompiers, différents services unissent leurs forces pour éviter de vivre un été trop chaud.
Des moyens humains et matériels supplémentaires
Actuellement, 80 % des pompiers sont formés aux feux de forêts. L'objectif est d'arriver à 100 % d'ici 2028. Alors que le parc de véhicules est densifié avec 40 camions citernes dont 8 qui peuvent transporter de 8 à 10 000 litres d'eau, une étude a été lancée en octobre 2023 par le Service Départementale d'Incendie et de Secours (SDIS 43). Les premiers résultatss ont espérés à la rentrée pour améliorer les interventions "pour empêcher le feu, maîtriser l'éclosion, limiter son développement", dit Xavier Lechten, référent feux de forêts.
Cet été, des patrouilles vont se multiplier. Elles étaient 10 en 2023, elles seront 58 cet été. Cela concerne l'Office Français de la Biodiversité, l'Office National des Forêts, la gendarmerie. Et comme en Ardèche et en Lozère, le préfet envisage de procéder aux obligations légales, d'obliger les habitants à débroussailler près des massifs forestiers.
Attaque rapide et massive sur les feux
Les pompiers s'appuient depuis deux ans sur des GIFF, des Groupes d'Intervention Feux de Forêts. Dix-huit pompiers avec 4 camions et un véhicule de commandement sont positionnés en fonction des risques d'incendie en rapport avec les prévisions météo. La Haute-Loire est divisée en 7 zones météo. Ces GIFF constitués doivent permettre d'attaquer le feu rapidement. "La politique nationale est l'attaque rapide et massive des feux naissants", ajoute Xavier Lechten.
L'ONF va patrouiller avec deux agents assermentés et un 4x4 porteur de 600 litres d'eau. Sa connaissance des forêts doit aussi aider les pompiers à s'orienter dans les massifs. Et des tests d'humidité seront réalisés régulièrement pour analyser le risque de feu.
Des arbres secs deviennent des combustibles
Le Centre Régional de la Propriété Forestière (CRPF) apporte aussi son expertise alors que des dizaines de milliers de propriétaires possèdent des forêts en Haute-Loire. Son regard se porte sur les forêts dépérissantes. Les arbres sèchent sur pied et deviennent des combustibles. "Il faut travailler sur des essences qui résistent mieux au manque d'eau et aux températures élevées."