mardi, 06 juin 2023 07:18

Voyage mémoriel en Vercors entre souvenir, hommage et gratitude

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Après la visite de la maison d'Izieu dans l'Ain, l'an passé, les ordres de la Légion d'honneur, de l'Ordre National du Mérite, de l'Association des Membres de l'Ordre des Palmes Académiques, de l'Ordre National du Mérite Agricole et le Souvenir Français ont organisé un nouveau voyage mémoriel en Vercors, haut lieu de la Résistance Française, qui s'est déroulé sous l'égide de Michel Tourette, président de l'Ordre National du Mérite 43.

Avant d'ouvrir cette page majeure de l'histoire de la Résistance française dans le Vercors, le groupe a fait halte dans le massif de la Chartreuse, pour visiter le célèbre monastère de la Grande Chartreuse, et son musée, la Correrie : sa muséographie vivante et sobre en offre une passionnante découverte.

En 1084, Saint Bruno, avec 6 compagnons, s'installe dans cette région montagneuse et isolée, et l'ordre monastique qu'il fonde alors, tire son nom de ce massif escarpé : ces religieux y vivent toute leur vie dans la pauvreté et la prière, dans le silence et la solitude, à l'écart du monde.

La stricte conception architecturale de cette première Chartreuse a servi de modèle à toutes les implantations des autres « chartreuses » en Europe, notamment pour la Chartreuse de Brives-Charensac.

Entre souvenir, hommage et gratitude...

En route vers le Vercors, le groupe de Haute-Loire a été accompagné par Lydia Chabert-Berthet, qui les a guidés sur les pas des maquisards et de la Résistance en Vercors.

Ecrivaine et ancienne journaliste, ayant recueilli les témoignages  de son beau-père , maquisard et d'autres rescapés de cette histoire tragique, elle brosse le tableau de la situation du maquis dans le Vercors. Dans ce massif très difficile d'accès avec ses gorges et goulets, reliés seulement  par les « pas » à défaut de routes créées plus tard, se sont implantés 18 camps, dont 8 camps principaux, s'y regroupaient des soldats démobilisés après l'armistice de 1940, de très jeunes réfractaires au STO, souvent inexpérimentés, désireux d'en découdre et de libérer la France, environ 400 maquisards renseignés et ravitaillés par la population locale, mais mal armés.

A partir de Vassieux en Vercors, où les participants à ce voyage séjournaient, ils ont visité la Nécropole de Vassieux, village- martyre, élevé par Charles de Gaulle au rang de Compagnon de la Libération, dès août 1945 (comme Nantes, Paris, etc..), le musée de la Résistance en Vercors (à Vassieux), le Mémorial de la Résistance en Vercors et l'émouvant  site de Valchevrière, près de Vassieux.

Pourquoi Vassieux en Vercors ?

Du fait de sa situation géographique, au nord de la Provence, le maquis du Vercors constituait un verrou, un bastion imprenable, apte à stopper l'avancée des troupes allemandes vers la Provence ; c'était là un objectif ouvertement déclaré dans le « plan Montagne » élaboré par Pierre Dalloz et Jean Prévost, présenté au Général de Gaulle, par Jean Moulin, chargé de fédérer les différentes unités résistantes françaises.

 Il n'en fut rien. Faute d'avoir reçu par parachutage et en nombre suffisant les armes demandées, les Résistants du Maquis du Vercors, entre juin et juillet 1944 vont subir de lourdes pertes face aux troupes allemandes qui, elles, recevaient régulièrement du renfort. Vassieux sera l'un des derniers lieux de cette farouche résistance : le 21 juillet 1944, des planeurs allemands atterrissent avec plus de 1000 soldats, suivis d'une deuxième vague le 23 juillet. Pris en tenaille entre la route et  la montagne, les maquisards se défendent jusqu'au bout, les habitants  de Vassieux, de 90 ans à 18 mois, paient un lourd tribut, le village est incendié, les maisons dévastées les unes après les autres ; puis le 23 juillet, près de Vassieux, sur le belvédère de Valchevrière, le lieutenant Chabal et une poignée de soldats tentent pendant  plus de trois heures  de  retarder l'avancée allemande et meurent les armes à la main. Le village de Valchevrière fut aussi incendié :témoignent aujourd'hui de ce sacrifice les ruines et la chapelle, en contrebas de ce belvédère où furent assassinés ces chefs maquisards.

Après la chute de Vassieux, l'ordre de dispersion du maquis du Vercors fut donné.

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